PAROISSE DE ZORGHO

PAROISSE DE ZORGHO

COURS DE BIBLE PREMIERE ANNEE

Paroisse de Zorgho                                                 Année Pastorale 2011-2012

Archidiocèse de Koupéla

 

 

 

 

 

 

 

 

 

COURS DE BIBLE  PREMIERE ANNEE

 

 

 

 

                                                                         

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                                                            Mars 2012

Abbé Marcel Sébastien COMPAORE

 

 

 

 

INTRODUCTION GENERALE

 

        Nous proposons ce cours de Bible à des volontaires de la communauté francophone de la paroisse de Zorgho, de mars à juin 2012, tous les mercredis soirs de 18h à 19h15. Notre objectif est de  faire un parcours biblique avec les francophones de la paroisse, durant deux ans. Au bout des deux ans, nous comptons faire appel à un bibliste qui se chargera de vérifier les connaissances et l’engagement de nos auditeurs pour leur délivrer si possible une attestation de fin de formation biblique.

       Pour cette première année, notre cours s’articulera autour des deux points suivants :

1. Découvrirla Bible

2. Lire, comprendre, méditer et mettrela Paroleen pratique

       Nous souhaitons à tous ceux qui viendront à ce cours de découvrir comment la Paroleest vraiment une nourriture pour notre vie chrétienne comme le Seigneur l’avait dit lui-même : « Ce n’est pas seulement de pain que l’homme doit vivre, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu » (Mt 4,4).

 

 

 LE PLAN DU COURS

 

 

PREMIERE PARTIE

DECOUVRIR LA BIBLE

 

 

CHAPITRE I : QU’EST-CE QUE LA BIBLE ?

CHAPITRE II : DIFFERENCES ENTRE LES BIBLES

CHAPITRE III : EXPRESSIONS ET TERMES IMPORTANTS DE  LA BIBLE

CHAPITRE IV : HISTOIRE ET ORGANISATION DE LA BIBLE

 

 

DEUXIEME PARTIE 

LIRE,COMPRENDRE,MEDITER,METTRE EN PRATIQUE LA PAROLE DE DIEU

 

 

CHAPITRE I : COMMENT SE SERVIR DE LA BIBLE ?

CHAPITRE II :LA QUESTION DE L’INSPIRATION ET L’OBJECTIF DE DIEU CHAPITRE III : COMMENT FAIRE LA MEDITATION DE LA PAROLE DE DIEU

CHAPITRE IV : PARTAGE  D’EVANGILE

 

 

 

                       PREMIERE PARTIE

                                DECOUVRIR LA BIBLE

 

CHAPITRE I : QU’EST-CE QUE LA BIBLE ?

 

I. CE QU’EST LA BIBLE

1. La Bible, une Bibliothèque et un Livre.

Contrairement à ce que certains croient, la Biblen'est pas un catalogue de ce qu'il faut faire ou ne pas faire, une liste rébarbative d'interdictions ou d'autorisations afin « d'être bien » avec Dieu. La Bible, c'est d'abord une vraie mine d’enseignements et de richesses spirituelles ; elle contient la Parolede Dieu. C’est le Livre Saint des chrétiens. Elle est constituée en fait d’un ensemble de livres (une bibliothèque) écrits par des hommes sous l’action de l’Esprit de Dieu lui-même. Ces hommes ont utilisé soit la langue dominante de l’époque (le grec) soit les langues juives (l’hébreu, l’araméen).  Le mot Bible vient du grec ta biblia, « les livres » et du latin Biblia, « livre ». La Bible catholique est composée de soixante treize (73) livres.    

 

2. La répartition des livres de la Bible Catholique

La Bibleest répartie en deux parties : L’Ancien Testament et le Nouveau Testament. Le mot testament vient du latin testamentum qui signifie « alliance ». Il désigne cette grande histoire d’amour entre Dieu et les hommes.

a) L'Ancien Testament comprend quarante six (46) livres: ils présentent l'histoire des hommes et en particulier celle d'un peuple, celui d'Israël. C'est le texte dela Bible juive, et la première partie dela Bible chrétienne. L’Ancien Testament a été rédigé en hébreu principalement. Les livres deutérocaniques ont été écrits en grec ; le livre du prophète Daniel est partiellement en araméen, de même que certains passages du livre d’Ezékiel.

L'Ancien Testament peut être découpé en quatre (4) parties :

- Le Pentateuque : 5 livres  (La Genèse, l'Exode, le Lévitique, les Nombres et le Deutéronome). Ceux-ci relatent les récits de la création, des origines des peuples et notamment du peuple Juif.

- Les livres historiques : 16 livres (Josué, Juges, Ruth, 1 Samuel, 2 Samuel, 1 Rois, 2 Rois, 1 Chroniques, 2 Chroniques, Esdras, Néhémie, Tobie, Judith, Esther, 1 Maccabées, 2 Maccabées). Ces livres racontent l'histoire du peuple Hébreu et du royaume d'Israël).

- Les livres sapientiaux : 7 livres (Job, Psaumes, Proverbes, Qohélet ou Ecclésiaste, Cantique des Cantiques, Sagesse, Ecclésiastique ou Siracide). Ils transmettent des enseignements sur la vie humaine du croyant. Ils appellent à la réflexion.

- Les livres prophétiques : 18 livres (Isaïe, Jérémie, Lamentations, Baruch, Ezéchiel, Daniel, Osée, Joël, Amos, Abdias, Jonas, Michée, Nahum, Habaquq, Sophonie, Aggée, Zacharie, Malachie). Il s’agit de livres mis sous l’autorité des prophètes. Ils appellent à la conversion.

 

b) Le Nouveau Testament présente plus spécifiquement en vingt-sept (27) livres la Personne de Jésus-Christ et son œuvre. Il est propre aux chrétiens ; les Juifs le rejettent car ils attendent toujours la venue du Sauveur. Il  a été écrit en langue grecque, langue parlée dans l'empire romain du temps de Jésus.

 
 

Voici la répartition des livres du Nouveau Testament :

- Les Evangiles : 4 livres (Matthieu, Marc, Luc, Jean). C’est la même histoire, celle de Jésus-Christ, racontée de manière différente par ces quatre auteurs.

- Les Actes des Apôtres : 1 livre écrit par saint Luc. Il raconte l'histoire des premiers chrétiens.

- Les lettres ou épîtres : 21 livres ;

* dont 13 de saint Paul  (Romains,  1 Corinthiens, 2 Corinthiens, Galates, Ephésiens, Philippiens, Colossiens, 1 Thessaloniciens, 2 Thessaloniciens, 1 Timothée, 2 Timothée, Tite, Philémon) 

* et 8 autres, écrites par d’autres apôtres (Hébreux, Jacques, 1 Pierre, 2 Pierre, 1 Jean, 2 Jean, 3 Jean, Jude).

L'Apocalypse : 1 livre particulier de saint Jean. Le terme grec apocalypse signifie « révélation ».

NB : Dans certaines classifications, on met la lettre aux Hébreux parmi les écrits de saint Paul, mais jusqu’à présent on ne sait pas vraiment qui en est l’auteur.


II. CE QUE RACONTE LA BIBLE

 

Ecrite par une plus d’une trentaine d’auteurs, sur une période qui avoisine les 1600 ans, la Bibleest remplie de récits fascinants. Cependant, elle est plus qu'un regroupement d'histoires particulières. Mises ensemble, ces dernières forment en effet une histoire unie et unique : l’histoire du salut des hommes. C'est ce qui fait dela Bible un livre à part ; une même pensée, un même souffle traverse les livres et les époques, inspire des auteurs qui ne se connaissaient pas.

 

1. L’Ancien Testament est le récit de l'histoire du peuple duquel est né Jésus : c'est l'histoire d'Israël depuis l'origine du monde jusqu'à environ 400 ans avant la naissance du Christ. Durant toutes ces années, Dieu préparait le peuple Juif à recevoir un sauveur, appelé le Messie : c'est le fil conducteur qui ressort clairement de l'ensemble de tous ces livres.

 

2. Le Nouveau Testament rapporte l'histoire de ce messie, sa naissance miraculeuse, sa vie et son enseignement, sa mort et sa résurrection. Il relate aussi l'histoire des premières personnes qui ont cru en Jésus-Christ et se termine par une vision de la fin des temps marquée par le retour de Jésus : c'est l'apocalypse de l'apôtre Jean.

 

C'est donc dans un voyage unique où vous allez vous trouver plongés, en commençant la lecture dela Bible. Aucours de ce voyage, vous découvrirez une foule de lieux et de personnages. Des rois puissants vaincus par un seul homme aidé de Dieu, un peuple entier sauvé plusieurs fois du désastre par ce même Dieu. Des hommes courageux, hors du commun, mais aussi des hommes comme vous et moi, faillibles, mais avec leur confiance et leur foi en Dieu. Mais au-delà de la présentation de personnages extraordinaires,la Biblevous précipitera au cœur d'une histoire que vous ne connaissez pas : la vôtre !

 

 

 

III.LA BIBLE : UN LIVRE ACTUEL, PERSONNEL, COMMUNAUTAIRE

                                            

1. Ce qui est écrit dans la Bible n’est pas lettre morte. Elle est toujours d'une actualité déconcertante. A travers tous ces livres, vous découvrirez l'histoire de l'homme, donc votre histoire personnelle. Certainement, il y a des questions que vous vous êtes posé et que nous nous posons tous. Les hommes dela Bible se les sont aussi posées et Dieu a répondu dans les pages que vous lirez. Vous découvrirez alors d'où vient l'homme et quelle est sa véritable espérance. Qui suis-je ? Pourquoi suis-je là ? Quel est le sens de ma vie et quel est son but ? Qu'y a-t-il après ? Comment avoir de bonnes relations avec les autres ?... Tout cela est contenu dansla Bible. C'est son message qui en a fait le premier livre imprimé (en 1456 par Gutenberg) et qui en fait le livre le plus traduit au monde (plus de 2100 langues et dialectes).

 

2. La Bible est un Livre communautaire

La Bibleest également un Livre communautaire parce qu’elle appartient à la communauté de ceux qui croient en Jésus Christ. Les textes sacrés sont interprétés en Eglise. Les responsables de l’Eglise sont les garants de la sainte doctrine, du dépôt de la foi et du message du salut contenu dans ses livres,  suivant la volonté du Christ qui les a choisis et établis gardiens et guides des membres de son Eglise.

 

CHAPITRE II : DIFFERENCES ENTRE LES BIBLES

 

 

 

 

I. LES DIFFERENTES SORTES DE BIBLES


       Il suffit d'ouvrir des versions différentes dela Bible dans un rayon de librairie pour découvrir alors des passages qui parfois ne se ressemblent pas du tout. Cela a de quoi troubler le lecteur moderne, peu accoutumé à lirela Bible. Pourtant, presque toutes les traductions chrétiennes dela Bible se fondent sur les textes originaux (écrits en hébreu pour l'Ancien Testament et en grec pour le Nouveau). C'est donc la même Bible à chaque fois. S'il existe quelques différences dans les contenus, c'est pour plusieurs raisons.

 

1. La Bible juive contient ce que les chrétiens appellent l'Ancien Testament. La religion juive ne reconnaît pas Jésus comme le Messie promis par Dieu. Les Bibles juives excluent donc ce qui le concerne, c'est-à-dire tout le Nouveau Testament.

 

2. La Bible protestante contient l'Ancien Testament identique à celui dela Bible juive, ainsi que le Nouveau Testament.

 

3. La Bible catholique est semblable à la Bible protestante, mais sa première partie contient en plus, des livres présents dans une version grecque de l'Ancien Testament, élaborée entre le 3ème  et le 2ème  siècle av. J.C. Ces livres sont appelés "deutérocanoniques».

Il existe d’autres traductions catholiques de la Bible: La Bible des PeuplesLa Sainte Bible (traduction d’Augustin Crampon, chanoine catholique), La Bible Osty, La Bible Expliquée (version catholique), La Bible en français courant (version catholique).

 

 

4. La Bible orthodoxe : son Ancien Testament est la traduction non pas des textes originaux hébreux, mais dela Septante (traduction en grec, datée du IIème siècle av. J.C. ; d'où quelques différences de mots avec les autres traductions). Elle contient de ce fait, les livres "deutérocanoniques", commela Bible catholique. Le Nouveau Testament est le même que celui des autres Bibles chrétiennes.

      A part ces particularités, les différences entre les versions sont dues au choix des mots par les traducteurs, pour rendre la signification des termes hébreux ou grecs. C'est ce que nous allons voir.



II. L’ADAPTATION CULTURELLE DE LA BIBLE

 

      Lorsque certaines expressions, en usage du temps de la rédaction des livres de la Bible, risquent de ne pas être comprises par les lecteurs, les traducteurs les transposent dans un langage actuel, pour les rendre compréhensibles. De plus, notre langue vieillit et évolue : les mots changent, n'ont plus la même signification. Pour que le texte biblique reste compréhensible par les nouvelles générations, il faut donc le re-traduire sans cesse. Certains traducteurs veulent rester au maximum près du texte original (plus riche de sens), obligeant ainsi le lecteur à s'habituer à un langage peu commun pour lui, mais plein de nuances et de force. D'autres veulent au contraire vulgariser le plus possible le texte biblique. En utilisant certains termes modernes, ils lui font perdre alors un peu de sa richesse. Entre les deux extrêmes, il y a possibilité d'avoir une multitude de versions différentes de la même Bible.

 

III. RENDRE LES NUANCES DU TEXTE ORIGINAL

 

     S'il y a autant de traductions, c'est aussi parce que les mots hébreux ou grecs revêtent plusieurs nuances, ou même plusieurs sens, comme dans n'importe quelle langue. Par exemple, quand Jésus dit : «je viens "bientôt"» (Ap 22,7), le terme grec traduit ici par "bientôt" peut vouloir dire "dans peu de temps" ou "de façon soudaine". Toute langue est riche et c'est pour transmettre les nuances possibles du texte original qu'il existe différentes versions dela Bible. Les divergences entre elles ne veulent donc pas dire que chacune s'inspire d'un texte particulier ; la comparaison entre elles permet au contraire d'enrichir notre compréhension du message biblique. Notre connaissance du texte original s'améliore également au fil du temps, grâce aux découvertes archéologiques qui permettent d'en affiner le sens (meilleure connaissance de la langue de l'époque, du contexte historique et culturel...). Les traductions récentes intègrent ces nouvelles données.



IV. CAS PARTICULIER DE LA BIBLE DES TEMOINS DE JEHOVAH

      Les Témoins de Jéhovah ne reconnaissent pas Jésus comme Dieu fait homme. De ce fait, ils transposent volontairement tous les passages faisant référence à la divinité du Christ selon leur ligne de pensée. Leur Bible, qu'on appelle "traduction du monde nouveau", est donc vraiment différente dela Bible des chrétiens, puisqu'il s'agit non d'une traduction dela Bible, mais d'une interprétation particulière des textes.

 

 

 

V. COMPARAISON DES TRADUCTIONS D’UN PASSAGE : Jean 1,1-4.14

 

 

 

 

     

 

Bible TOB (traduction oecuménique de la Bible)

Au commencement était le Verbe et le Verbe était tourné vers Dieu, et le Verbe était Dieu. Il était au commencement tourné vers Dieu. Tout fut par lui et rien de ce qui fut ne fut sans lui. En lui était la vie et la vie était la lumière des hommes...Et le Verbe s'est fait chair et il a habité parmi nous et nous avons vu sa gloire, cette gloire que Fils unique plein de grâce et de vérité, il tient du Père.

 

Bible de Jérusalem (catholique)

Au commencement était le Verbe et le Verbe était avec Dieu et le Verbe était Dieu. Il était au commencement avec Dieu. Tout fut par lui, et sans lui rien ne fut. Ce qui fut en lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes... Et le Verbe s'est fait chair et il a habité parmi nous, et nous avons contemplé sa gloire, gloire qu'il tient de son Père comme Fils unique, plein de grâce et de vérité.


Bible Segond (protestante)

Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu. Elle était au commencement avec Dieu. Toutes choses ont été faites par elle, et rien de ce qui a été fait n'a été fait sans elle. En elle était la vie, et la vie était la lumière des hommes...Et la parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité; et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme la gloire du Fils unique venu du Père.

Bible du semeur (protestante)

Au commencement était celui qui es tla Parole de Dieu. Il était avec Dieu, il était lui-même Dieu. Au commencement, il était avec Dieu. Tout a été créé par lui; rien de ce qui a été créé n'a été créé sans lui. En lui résidait la vie, et cette vie était la lumière des hommes...Celui qui estla Paroleest devenu homme et il a vécu parmi nous. Nous avons contemplé sa gloire, la gloire du Fils unique envoyé par son Père: plénitude de grâce et de vérité!

 

Bible en français courant

Au commencement de toutes choses,la Parole existait déjà ; celui qui estla Parole était avec Dieu, et il était Dieu. Il était donc avec Dieu au commencement. Dieu a fait toutes choses par lui ; rien n'a été fait sans lui ; ce qui a été fait avait la vie en lui. Cette vie était la lumière des hommes... Celui qui est la Parole est devenu un homme et il a vécu parmi nous, plein de grâce et de vérité. Nous avons vu sa gloire, la gloire que le Fils unique reçoit du Père.

 

La Bible des Témoins de Jéhovah (Traduction du monde nouveau)

Au commencement la Parole était, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était un dieu. Celui-ci était au commencement avec Dieu. Toutes choses vinrent à l’existence par son intermédiaire, et en dehors de lui pas même une chose ne vint à l’existence. Ce qui est venu à l’existence  par son moyen était vie, et la vie était la lumière des hommes.  Ainsila Parole devint chair et résida parmi nous, et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme celle d’un fils unique-engendré [et qui vient] d’un père; et il était plein de faveur imméritée et de vérité.

 

 

 

CHAPITRE III: EXPRESSIONS ET TERMES IMPORTANTS DE  LA BIBLE

 

Lettre A

* Abba : Terme araméen équivalent à « papa », caractéristique du langage de Jésus pour s’adresser à Dieu.

*Agonie : Du grec agonia : lutte, combat, agitation de l’âme, angoisse. C’est ce que Jésus a ressenti face à la mort qui venait.

*Alléluia : Du grec Hallèlouïa, de l’hébreu hallelûyâ, signifiant « Louez Yahweh ». Cri de louange poussé par les élus pour célébrer la victoire finale de Dieu.

*Alliance : Du grec diathèkè désigne un pacte d’entente entre deux parties inégales (deux peuples par exemple). Le puissant promet sa protection au faible, à condition que celui-ci s’engage à le servir. Partant de là ce terme est utilisé pour désigner la relation entre Dieu et son peuple Israël. Un serment rend solidaire les deux parties : Dieu sera fidèle à ses promesses, le peuple lui s’engage à observer les commandements de Dieu ; d’où la bénédiction ou la malédiction qui conclut l’alliance (Exode 19,5.8). Jamais cependant l’aspect de contrat ne l’emporte sur celui de don, ou de promesse. L’alliance faite par Dieu avec Abraham (Gn 15,18 et Gn 17,2-11), avec son peuple (Ps 105,10 et Ac 3,25), avec David (2 S 7,5-16 et Is 55,3) est irrévocable, éternelle ; car la fidélité de Dieu ne peut dépendre des infidélités des hommes (Dt 7,9 et Jr 31,35-37). 

*Amen : Mot hébreu de la racine « mn », « se montrer ferme, stable ». Il signifie non seulement un souhait : « ainsi soit-il », mais une affirmation : « C’est vrai. C’est ferme », comme le suggère la traduction de saint Luc « en vérité ». Le mot est employé pour approuver en une occasion solennelle, ordinairement liturgique, ce qui vient d’être dit. 

*Ange : du grec anggelos, nom de fonction qui signifie « messager ». Ce sont des êtres supérieurs, messagers et serviteurs de Dieu, et vivant auprès de lui. Par eux se manifestent la gloire de Dieu, sa présence et sa transcendance.

*Apocalypse : du grec, apokalypsis, « action d’enlever ce qui cache», « révélation ». Par extension, c’est la révélation sur le jugement divin, le mystère, la personne de Jésus.

*Apocryphe :Du grec apokryphos, « soustrait au regard, secret ». Ce terme est utilisé par les Catholiques pour désigner des livres ou des passages non reconnus dans le Canon des Saintes Ecritures. Les Protestants les appellent des livres pseudépigraphes, c’est-à-dire des livres faussement attribués à un auteur sacré. Par exemple : l’Evangile de Thomas. En plus de la question d’auteur, les Catholiques nient leur authenticité parce qu’ils comportent des mensonges, des déviations de la foi chrétienne ou des ajouts postérieurs pour enjoliver les écrits originaux. Ils sont considérés comme non inspirés et sont exclus donc de la liste officielle des Livres dela Bible. 

 

*Apôtre : du grec apostolos, « envoyé ». C’est un émissaire, un délégué officiel chargé de mission ; et non pas seulement une personne qui propage une doctrine.

 

*Araméen : Langue sémitique apparentée à l’hébreu ; la plus répandue en Palestine au temps de Jésus ; ainsi les expressions suivantes sont de l’araméen : talitha qoum (Mc 5,41) ; ephphata (Mc 7,34) ; marana tha (1Co16,22).

*Arche d’Alliance : La présence de Dieu en Israël se manifeste de diverses manières. L’arche en est un des signes visibles à un double titre.

- Dans un coffret de 125x75x75 cm sont renfermés les dix Paroles écrites du doigt de Dieu sur la pierre (Dt 10,1-5).

- Ce coffret, recouvert d’une plaque d’or appelé le « propitiatoire », et surmonté des chérubins, est le trône ou le marchepied de Yahweh (Ps 132,7 et 1 Ch 28,2). L’arche, abritée sous la Tente, est comme le sanctuaire mobile qui accompagne Israël depuis les origines, au départ du Sinaï, jusqu’à la construction du temple où elle sera fixée.  Par l’arche, le Dieu de l’Alliance manifeste qu’il est présent au milieu de son peuple pour le guider, le protéger, pour faire connaître sa parole et écouter sa prière.

 

Lettre B

*Béatitude : Désigne de manière générale le bonheur. L’homme veut le bonheur qu’il appelle ordinairement vie, paix, santé, joie, repos, bénédiction, salut. Tous ces biens sont diversement inclus dans la formule « heureux ! ». C’est un mode sapientiel d’expression, connu dans la littérature profane et religieuse. Employée au présent, l’expression signifie souvent un état de félicité, de bonheur actuel, voire terrestre. Employée, au futur elle annonce une joie à venir, principalement le bonheur céleste, la joie éternelle ou la vie éternelle auprès de Dieu.  Quand le sage par excellence (Jésus) proclame « heureux les pauvres » et « malheureux les riches », il ne veut prononcer ni une bénédiction, ni une malédiction : il veut simplement exhorter au nom de son expérience et de sa connaissance du bonheur, à suivre les voies qui y conduisent et à éviter celles qui détournent l’homme du bonheur. D’où les Béatitudes prononcées par Jésus dès le discours inaugural de son ministère en Matthieu 5,3-12. Elles indiquent en quelque sorte le programme du bonheur chrétien : accepter une certaine vie d’humilité, d’attachement à Dieu, de renoncement, de portement de la croix, de don de soi, de service ; être artisan de paix, miséricordieux, magnanime. Tout cela rendra l’homme heureux, tout cela le conduira au bonheur éternel. Cela implique de ne pas s’accrocher aux richesses et aux choses de ce monde qui passent ; mais de s’en servir comme des moyens d’actions en vue d’aller à Dieu et de servir les autres surtout les plus nécessiteux. Devant la béatitude chrétienne, l’argent doit être utilisé avec vigilance, en le considérant comme un bon serviteur, mais un mauvais maître. « Vous ne pouvez servir à la fois Dieu et l’argent », déclare explicitement Jésus (Mt 6,24).

*Béelzéboul : Du grec Beelzeboul. A l’origine c’est le nom d’une vieille divinité phénicienne (2 R 1,2-16). Il est employé dns la Bible pour désigner le prince des démons (Mt 10,25 ; Mt 12,24). Le latin Beelzebub  a été traduit en français par Belzébuth ou Belzébul.

 

Lettre C 

 

*Canon des Ecritures: L’ensemble des livres considérés comme divinement inspirés.

*Chefs des prêtres ou grands prêtres :

- Au singulier  le terme grand prêtre désigne le pontife suprême des juifs, issu de l’aristocratie sacerdotale. Il jouit d’une grande autorité civile et religieuse, au point qu’il représente le peuple devant les Romains. Il préside le sanhédrin, mais ses privilèges et ses devoirs concernent surtout le culte. Consacré par une onction spéciale et investi d’une sainteté unique, il offre le sacrifice quotidien, préside les grandes cérémonies et seul, pénètre dans le Saint des Saints pour la fête des Expiations.

- Au pluriel : ce sont les membres de l’aristocratie sacerdotale de Jérusalem, admis au sanhédrin, chargés des finances et  de la police du Temple. Avec les anciens et les scribes, ils constituent l’ensemble des autorités du peuple juif (Mt 26,59 ;Mt 27,3 ;Mc 14,1.10 ;Mt 26,3 ; Mc 15,31).

*Chérubins : Êtres Célestes mystérieux, représentés sous forme de lions ailés à face humaine ; serviteurs de Yahweh (Gn 3,24 et Ps 18,11), supports de la majesté divine (Ex 25,18-22 et He 9,5).

*Circoncision : Du grec  peritomè  « tout autour ».

- Ablation du prépuce. Coutume antique chez les Egyptiens, les Edomites, les Ammonites, les Moabites et les Israélites, mais non chez les Assyriens, les Chaldéens, les Philistiens. Elle signifie l’appartenance à une communauté.

- Chez les Hébreux, rite religieux rattaché à Abraham, père du peuple, prescrit dès le huitième jour après la naissance (Lv 12,3 ; Lc 2,21) et ayant priorité sur l’observance du sabbat (Jn 7,22s). Signe physique de l’alliance avec Yahweh, il symbolise l’intégration à la vie religieuse juive. D’où la métaphore de la « circoncision du cœur » pour dire la fidélité à Yahweh (Dt 10,16 ; Jr 9,25 ; Rm 2, 29).

- L’église primitive refuse d’imposer aux païens convertis la circoncision juive (Ac 15,1-20). Paul montre que la foi la rend inutile, car seul le Christ sauve (Rm 3,30 ; 1 Co 7,19). La vraie circoncision est intérieure ; elle s’identifie à la conversion au Christ (Ph 3,3 ; Col 2,11).

 

Lettre D :

*Décalogue : Du grec deka : « dix » et logos : « parole » ; le mot désigne «les dix paroles », ou « paroles de l’Alliance » (Ex 34,28)que, à la différence des autres paroles, Yahweh a écrites lui-même de son doigt sur deux tables de pierre (Ex 20,1-17). Le Nouveau Testament se réfère souvent à ces  dix commandements (Mt 19,18s).

*Déluge : Du grec kataklysmos. Inondation catastrophique de laquelle échappèrent seulement Noé et les siens grâce à l’arche (Gn 6,5-9.19). Le déluge est le premier exemple typique pour  traiter du jugement qui surprend les insouciants mais épargne le juste (Mt 24,38 ; Sg 10,4). Il est aussila Préfiguration du  salut par le baptême d’eau (2 P 2,5 ; 2P 3,6)

 

 

*Déportation : Du grec metoïkos : « étranger ». C’est le fait d’être amené de force dans un pays étranger. La déportation du peuple juif à Babylone eut lieu en trois temps. Le nombre des déportés est difficile à préciser, car les données ne concordent guère(2 R 24,10-17 ; 2 R 25,7.11 ; Jr 52,30). En 597 av J.C., de 3 000 à 10 000 hommes parmi les classes possédantes. En 586 av J.C., de 1 000 à 15 000 hommes avec leurs familles. En 581 av J.C., 745 personnes ou « le reste ». Le retour s’effectua en 538av J.C. (2 Ch 36,22s). Certains juifs restèrent à l’étranger, constituant le premier noyau de la diaspora(Mt 1, 11s.17 ; Ac 7,43).

*Deutérocanoniques : Du grec deuteros :  « second » et kanôn « règle [de la foi] ». Ce sont des livres inspirés qui appartiennent au canon des Ecritures, mais qui n’y ont été admis que tardivement par les Catholiques et les Orthodoxes. Les Protestants et les Juifs ne les reconnaissent pas comme inspirés par Dieu. 

- Ce sont, dans l’Ancien Testament : Judith, Tobie, 1 et 2 Maccabées, Sagesse, Siracide, Baruch (chap.1-5), Lettre de Jérémie (Baruch 6), compléments d’Esther et de Daniel (Dn 13 : Suzanne, Dn 14 : Bel et le Dragon).

 - Quoique assez longtemps discutés dans l’antiquité chrétienne, sept ouvrages du Nouveau Testament sont reconnus comme canoniques par les protestants ainsi que par les catholiques : Epitre aux Hébreux, Epitre de Jacques, 2eme Epître de Pierre, 2eme et 3eme Epîtres de Jean, Epitre de Jude, Apocalypse et quelques passages: Mc 16,9-20 ; Lc 22,43-44 ; Jn 5,3-4 ; Jn 7,53-8,11 ; 1Jn 5,7.

 

Lettre I 

*Israël : Ysra él, ensemble de deux mots hébreux signifiant « Que Dieu règne sur nous et combatte pour nous ». Israël, c’est aussi le nom donné à Jacob dans le sens de « fort contre Dieu » (Gn 32,29 et Gn 35,10). Israël est également la désignation ethnique de la partie nord du royaume de David, puis l’ensemble du pays. Enfin c’est le nom sacré du peuple des promesses après que Juda eut pris la première place, comportant douze tribus dont l’histoire est significative.

 

Lettre J 

*Jérusalem : Du grec Ierosolyma, de l’hébreu Ierousalèm. Depuis sa conquête par David (10ème siècle), la cité cananéenne d’Urushalim (fondation du dieu Salem) est au cœur de l’unité nationale juive. La tradition biblique y reconnaît la ville de Melchisédek et en identifie le site avec le mont Moriah où Abraham offrit son sacrifice. Demeure de Yahweh depuis le transfert de l’arche et la construction du Temple, elle est la ville sainte, le centre spirituel du peuple, au point que son histoire représente la destinée d’Israël.

 

*Jésus Christ : De l’hébreu Yéchua, nom de personne signifiant « yahweh sauve » et un nom de fonction, du grec Christos, « l’Oint ». Ces deux appellations unissent indissolublement le personnage historique et fondateur de la foi chrétienne.

 

 

       Jésus vécut en Palestine, surtout en Galilée, à Capharnaüm, près du lac, ainsi qu’à Jérusalem, la capitale de la Judée. Sonexistence se situe grâce à un point de repère certain : Jean vint prêcher et baptiser au Jourdain durant l’année qui suivit le 1er octobre 27 ou le mois d’août 28. Elle prend fin un vendredi nisan, à la veille dela Pâque juive, ce qui autorise deux datations plus approximatives : Jésus est né à Bethléem en l’an 7 ou 6 avant notre ère ; son activité publique, entre son baptême par Jean (27-28) et sa mort (30 ou 33), dura environ deux ans et quelques mois, peut-être un an en moins ou en plus.

 

Lettre K 

*Kérygme : Du grec kèrygma « proclamation, prédication ». C’est l’annonce de Jésus, devenu Christ, Seigneur, Sauveur par sa résurrection. Au sens large, le kérygme englobe la catéchèse : c’est la réponse, comme en écho, à l’expérience que l’Eglise fait du Seigneur vivant.

 

Lettre L

*Lévirat : Du latin Lévir « beau-frère ». Prescription visant à perpétuer le nom et à assurer le maintien du lien de famille : le frère aîné d’un homme mort sans descendance en devait épouser la veuve (Dt 25,5-10). Exception à la loi concernant les degrés de parenté dans le mariage (Lv 18,16 et Lv 20,21). Coutume illustrée par l’histoire de Tamar (Gn 38), de Ruth (Rt 2,20 et 3,12) et par des sadducéens voulant ridiculiser Jésus (Mt 22,23-33).

*Lévites : Du grec leyitès ; de l’hébreu, léwi. Descendants de la tribu sacerdotale de Lévi (Dt 33,8-11), anciens prêtres des hauts lieux des campagnes, devenus une sorte de bas-clergé qui ne pouvait avoir accès à l’autel (2 R23,9 et Ez 44,10-16) et qui était chargé d’offices annexes au culte : exécution de la musique, préparation des sacrifices, perception des dîmes (He 7,5.9) ; les lévites assuraient aussi la police du Temple.

*Loi : en hébreu, la tôrâ, « enseignement, loi ». Au sens large le mot équivaut parfois à l’ensemble de l’Ancien Testament. D’ordinaire, il désigne les cinq premiers livres de la Bible, attribués à Moïse, dépositaire de la volonté de Yahweh sur son peuple. C’est la Torah ou Pentateuque. Au sens strict, la loi est la révélation enseignée par Dieu à Israël pour régler sa conduite. C’est le décalogue ou les dix commandements. Jésus n’est pas venu abolir la loi mais pour l’accomplir. Jésus utilise le mot « loi » exclusivement dans le sens de la Loi ancienne (Jn 1,17 et Jn 8,17).

 

Lettre M 

*Mages : Du grec magos.  A l’origine, nom d’une tribu persane aux fonctions sacerdotales, experte dans l’interprétation des phénomènes célestes (Jr 39,3.13). Ceux dont parle Matthieu sont des hommes sages, étrangers au monde juif (Mt 2,1.7.16), dont on ne peut dire avec certitude qu’ils étaient « rois » ni qu’ils étaient « trois ». En milieu grec on les considère comme des sorciers (Ac 8,9.11 et Ac 13,6.8).

 

 

*Melchisédek: De l’hébreu malki-çèdèq « mon roi est justice ». C’est un Roi-prêtre (Gn 14,18-20), instaurateur du sacerdoce royal (Ps 110,4), supérieur à celui d’Aaron (He 7,1-17), apparu sans commencement ni fin ; il préfigure le Christ.

*Messie: Du grec Messias, traduisant l’hébreu Mâchiah, l’araméen mechihâ : « Oint ». Dans l’Ancien Testament, le terme est appliqué avant tout au roi, puis aux prêtres consacrés par l’onction, enfin de manière éminente au libérateur promis, ordinairement Fils de David (Ex 28,41 et 2 S 7,12-16). Le titre de Messie connotait au temps de Jésus l’idée d’une royauté temporelle (Jn 6,15). Jésus, lui ne veut pas qu’on le lui décerne (Mt 16,20) ; quoique, à la fin de sa vie, il se laisse acclamer d’un titre équivalent : Fils de David (Mt 20,30).

 

Lettre N

*Noé : De l’hébreu Noah, « reposer ». Dans la ligne de la tradition sacerdotale, sapientielle et apocalyptique, le Nouveau Testament voit en lui le type de l’homme juste et vigilant qui échappe au châtiment imminent et bénéficie du salut (Gn 5,29-9,28 et Mt 24, 37-39).

 

Lettre P

*Pharisien : Du grec pharisaios, « le séparé ». Il désigne un juif qui se sépare du péché par sa rigueur de conduite, la rigueur de sa pratique religieuse. Jésus condamne l’excès de cette rigueur de vie et de cette manière trop rigoureuse de concevoir la relation entre le croyant et son Dieu ; car le vrai Dieu qu’il nous révèle est juste, plein d’amour et de miséricorde.

*Prophète : Du grec prophètès « à la place de ». Ce porte-parole est un homme envoyé et inspiré par Dieu pour manifester une chose secrète, rendre un oracle, dire et faire saisir la pensée et la volonté divine, enfin parfois annoncer l’avenir. Les prophètes de l’Ancien Testament constituent avec la Loi et les Sages, l’Ecriture Sainte (Mt 5,17 ; Ac 13,15 ; Rm 3,21).

*Propitiatoire : Le grec hilastèrion (chercher à se rendre favorable) traduit l’hébreu kapporèt « ce qui couvre les péchés », « ce qui enlève les péchés ». Le propitiatoire est une plaque en or, ornée de deux chérubins, posée sur l’arche d’alliance dans le Saint des Saints. Siège de la présence divine et lieu surtout du pardon de Yahweh, moyennant l’aspersion du sang sacrificiel par le Grand Prêtre le jour de l’Expiation. Au temps de Jésus, il ne se trouvait plus dans le Temple.  (Ex 25,17-22 ; Lv 16,14 ; Rm 3,25 ; He 9,5 ; cf Jn 2,2 et Jn 4,10).

*Protocanoniques : Livres protocanoniques. Ce sont les  premiers livres canoniques dont l’inspiration et l’autorité n’a pas été contestée.

*Publicain : Du latin publicanus, « public », « fermier des deniers publics ». Dans l’Ancien Testament, le terme désigne, non pas le personnage important qui centralise la levée de l’impôt, mais un subalterne juif qu’on devrait plutôt appeler « collecteur d’impôts ». Celui-ci était méprisé et assimilé aux pécheurs publics (Mt 9,11) en raison de son lien avec l’occupant païen (= les Romains) (Mt 18,17) ; et de ses fréquentes exactions (Luc 3,12s). Dès lors, il était tenu à l’écart par tout bon juif observateur dela Loi, mais non pas par Jésus. (Mt 5,46).

 

 

Lettre S   *Sanhédrin : du grec synedrion correspond à l’hébreu sanhedrin, terme attesté vers 65 av. J.C. Le sanhédrin comprenait 71 membres, peut-être en souvenir de Moïse et de ses 70 anciens (Ex 24,1 et Nb 11,16). C’était une sorte de commission permanente qui siégeait à Jérusalem, dans le Temple, deux fois par semaine, pour administrer la vie du peuple juif. Sa fonction était religieuse et politique : régler les cas de litiges, les délits contre la loi, établir le calendrier liturgique, contrôler la vie religieuse ; voter des lois, régler les rapports avec les Romains qui les dominaient en ce moment. Le sanhédrin avait sa propre police qui agissait bien sûr en accord avec les Romains.

*Scribe : De l’hébreu sôpher « homme du livre ». Le scribe est le spécialiste et interprète officiel des Saintes Ecritures (Ac 5,34 ; 22,3). Au terme de longues études, vers l’âge de 40 ans, on était ordonné scribe, ce qui conférait autorité dans les décisions juridiques, surtout au sanhédrin. Ni Jésus ni ses Apôtres n’avaient reçu cette savante formation religieuse. Jésus leur reproche les excès dus à leur science et le souci des honneurs.

*Sémitique : De Sem, l’un des fils de Noé, éponyme  des tribus d’Asie occidentale parlant des langues apparentées : l’accadien, le cananéen, le phénicien, l’hébreu, l’araméen, le syriaque, l’arabe, l’éthiopien. Le terme désigne des expressions  ou des conceptions relevant de ce monde culturel.

*Sinaï : (appelé aussi mont Sinaï ou l’Horeb  dans l’Ancien Testament). Du grec Sina, de l’hébreu Sinay. Montagne difficile à identifier, traditionnellement localisée au sud de la péninsule sinaïtique (2285 m). C’est le lieu de la théophanie du buisson ardent, de l’Alliance et du don dela Loi (Ex 3,1 ; Ex 19,1-20 ; Ac 7,30.38 ; Ga 4,24 ; He 8,5 ; He 12,20).

*Sion : Du grec Siôn, de l’hébreu çiôn. Colline de Jérusalem située au sud du Temple et au nord du quartier de Siloé. Identifiée à Jérusalem, sous son aspect essentiellement religieux, annonçant le ciel. (2 S 5,7 ; Is 2,2 ; Jn 12,15 ; Rm 9,33 ; He 12,22).

*Synagogue : Du grec  Syn-agôgè, « réunion » ; « lieu de rassemblement » ; mot utilisé pour traduire l’araméen Kenichtâ, « maison de prière ». La synagogue est  un édifice servant de lieu ordinaire de prière pour les Juifs. Il est orienté en direction de Jérusalem, car tout juif se tourne vers le Temple pour prier (Cf Dn 6,11). Il consiste en une salle sans autel, mais une armoire sacrée (souvenir de l’arche) contenant les rouleaux dela Loi et des Prophètes.

Lettre V   *Voile du temple : Au temps d’Hérode, comme jadis dans le sanctuaire nomade des Hébreux, un rideau fermait l’accès au Saint et un autre au Saint des Saints (He 9,3). C’est le premier qui, selon l’épître aux Hébreux, se déchira à la mort de Jésus (Mt 27,51 ; He 10,19s). Sa déchirure signifie l’abrogation de l’ancien culte et surtout l’accès devenu libre au sanctuaire céleste.

Lettre Y     *Yahweh : C’est le nom par lequel Dieu lui-même c’est révélé à Moïse. Certains traducteurs écrivent Yahvé ou Iahvé ; seule la graphie Yahweh respecte le tétragramme sacré dans la tradition juive : YHWH. Nom hébreu, provenant du verbe hâwah ou hâyah « arriver, devenir, être », selon l’étymologie populaire fournie dans le récit de la révélation du Nom que Dieu s’est donné, lors de l’apparition du Buisson ardent (Ex 3,14).

 

 

 

CHAPITRE IV : HISTOIRE ET ORGANISATION DE LA BIBLE

 

I. COMMENT LA BIBLE NOUS EST-ELLE PARVENU ?

 

A)   LES ETAPES DE LA FORMATION DE LA BILBLE

 

1. Un survol rapide  

La Biblea une longue histoire. Sa formation littéraire peut être résumée en trois étapes :

- Dans notre texte actuel, on ne trouve aucun passage écrit datant de l’époque d’Abraham et des Patriarches (vers 1850 av. J.C.) Ceux-ci étaient des monades qui se transmettaient tout oralement, de bouche à oreilles.

- Les premiers rudiments littéraires datent de la sortie d’Egypte (vers 13èmes.). Moïse a pu écrire lui-même les deux tablettes des dix commandements (Ex. 20, 2-17 ; Dt 5,6-11) et peut-être le code civil et culturel (Ex 20 – 23).

- C’est sous la monarchie (les rois Saül, David, Salomon…) que l’activité littéraire commencera vraiment (1 R 22, 39-46 ; 2 R 1,18 ; 2R 23 ; 2R 15, 6). Cette activité ne s’arrêtera que vers la fin du premier s. de notre ère. Ainsi, pouvons-nous  dire approximativement que l’histoire de la formation dela Bibleva des années 1300 av. J.C. à l’an 95 et même 125 (2 Pierre) ap. J.C.

     

       2.     Des précisions chronologiques

- Le Pentateuque a pris sa forme définitive au 5èmes .av.J.C.

- Les livres historiques, commencés au 13ème s. avec le livre de Josué, furent achevés au 1er s. avec le livre des Maccabées.

- La rédaction des écrits prophétiques commencés au 8ème s. av.J.C. avec Amos et Osée s’est terminée au 4ème s. avec le 2ème  partie du livre de Zacharie (Za 9 – 14) peut-être aussi le livre de Joël.

- Les écrits sapientiaux débutés sous le roi Salomon le sage au 10ème av. J.C.) connut son âge d’or au 5ème s. et se développa encore jusqu’au 1er s. (par ex. le livre de la sagesse, 50 ans av. J.C.).

- Pour le Nouveau Testament ce sont les épîtres de Saint Paul qui sont les premiers livres écrits vers 51-57 ap. J.C. (1et 2 Thessaloniciens en 1er lieu) et tout s’achève vers 95-125 ap. J.C. avec 2 Pierre.

 

       3. La transmission de la Bible juive

- Durant de nombreux siècles, l’Ancien Testament a été régulièrement recopié par les Scribes ou les Docteurs dela Loi. LaBible juive nous a été transmise donc par le soin de ces hommes qui l’étudiaient et la recopiaient le plus fidèlement possible en hébreu.

 

- Vers 250 av. J.C., une traduction de la Biblejuive a été réalisée en grec par soixante-dix (70) savants juifs pour les Juifs de la diaspora qui ne comprenaient plus bien l’hébreu. On appelle cette traduction de l’Ancien Testament « La Septante », en référence aux soixante-dix (70) personnes qui ont assuré ce travail de traduction. C’est cette version qui est souvent citée par les auteurs du Nouveau Testament qui ont écrit eux aussi en grec.

 

4. La transmission de la Bible chrétienne

 

- Jusqu’au Moyen Age, les textes de la Bibleétaient recopiés à la main dans les monastères. On possède encore un morceau d’une copie du Nouveau Testament datant de l’an 150. On a retrouvé ce fragment en Egypte. Les manuscrits qui contiennent le Nouveau Testament tout entier sont du 4ème siècle, et sont conservés àla Bibliothèque du Vatican à Rome. Mais à cette époque,la Bible n’était pas mise à la disposition du peuple. Elle était seulement entre les mains des érudits des monastères, du clergé et des familles royales.

 

- Saint Jérôme (382-420 ap J.C.) traduisit à son tour la Biblechrétienne en latin (AT et NT), en se basant sur les textes originaux en hébreu et en grec. Cette version appelée la « Vulgate » jouera un rôle considérable pendant tout le Moyen Age jusqu’à nos jours.

 

- D’autres traductions : Au 3ème s. en copte ; au 4ème s.  en éthiopien ; au 8ème s. en arabe et en chinois ; au 9ème s.  en allemand et en franc ; en 1523 Lefèvre d’Etaples publie une traduction de la Vulgate en français ; au 20ème s.la Bible a été traduite dans nos langues du Burkina.

 

B) INDICATIONS PRATIQUES SUR LA BIBLE

 

1. L’invention du « livre » à pages

 

Au bout du 2ème  siècle ap. J.C., les chrétiens ont adopté le cahier à pages (codex), propice à la lecture privée des écrits sacrés. Ils affirment ainsi leur différence à l’égard des juifs, tenant du rouleau pour la lecture biblique de la Torah à la synagogue. Dès lors, la Bible imposa à tout jamais sa forme comme livre ; elle devient le modèle de tout livre.

 

2. La division en chapitres, en versets, et l’imprimerie de la Bible

 

- En 1226 Etienne Langton, professeur àla Sorbonnedivisa chaque livre en chapitres.

- Avec la découverte de l’imprimerie, Jean Gutenberg imprime le premier exemplaire dela Bibleen 1456. Ce fut le premier livre imprimé de l’ère moderne.

- L’imprimeur Robert Estienne divisa les chapitres en versets en 1551.

 

 

 

3. Les abréviations conventionnelles des livres de la Bible

Tous les livres dela Bibleont une abréviation conventionnelle à connaître.

  • AT (= Ancien Testament)

Gn (Genèse), Ex (Exode) ; Lv (Lévitique) ; Nb (Nombres) ; Dt (Deutéronome).

 

Jos (Josué) ; Jg (Juges) ; Rt (Ruth) ; 1S (Premier livre de Samuel) ; 2 S (Deuxième de Samuel) ; 1 R (Premier livre des Rois) ; 2 R (Deuxième livre des Rois) ; 1 Ch (Premier livre des Chroniques) ; 2 Ch (Deuxième livre des Chroniques) ; Esd (Esdras) ; Ne (Néhémie) ; Tb (Tobie) ; Jdt (Judith) ; Est (Esther) ; 1 M (Premier livre des Maccabées) ; 2 M (Deuxième livre des Maccabées).

 

Jb (Job) ; Ps (Psaumes) ; Pr (Proverbes) ; Qo (Qohélet) ;  Ct (Cantiques des Cantiques) ; Sg (Sagesse) ; Si (Siracide) ;

 

Is (Isaïe) ;  Jr (Jérémie) ; Lm (Lamentations) ; Ba (Baruch) ; Ez (Ezéchiel) ; Dn (Daniel) ; Os (Osée) ; Jl (Joël) ; Am (Amos) ; Ab (Abdias) ; Jon (Jonas) ; Mi (Michée) ; Na (Nahoum) ; Ha (Habaquq) ; So (Sophonie) ; Ag (Aggée) ; Za (Zacharie) ; Ml (Malachie).

 

  • NT (=Nouveau Testament)

Mt (Matthieu) ; Mc (Marc) ; Lc (Luc) ; Jn (Jean).

Ac (Actes des Apôtres).

 

Rm (Romains) ; 1 Co (Première lettre aux Corinthiens) ; 2 Co (Deuxième lettre aux Corinthiens) ; Ga (Galates) ; Ep (Ephésiens) ; Ph (Philippiens) ; Col (Colossiens) ; 1 Th (Première lettre aux Thessaloniciens) ; 2 Th (Deuxième lettre aux Thessalociens) ; 1 Tm (Première lettre à Timothée) ; 2 Tm (Deuxième lettre à Timothée) ; Tt (Tite) ; Phm (Philémon).

 

He (Hébreux) ; Jc (Jacques) ; 1 P (Première lettre de Pierre) ; 2 P (Deuxième lettre de Pierre) ; 1 Jn (Première lettre de Jean) ; 2 Jn (Deuxième lettre de Jean) ; 3 Jn (Troisième lettre de Jean) ; Jude (Jude).

Ap (Apocalypse).

 

4. Les références bibliques

 

Il existe également des procédés conventionnels pour donner brièvement les références d’un passage biblique. Quand nous citons des passages dela Bible, nous indiquons d’abord le livre en abrégé, puis le chapitre et enfin les versets. Voici quelques exemples typiques :

Gn 12,1b     ( Gn=Genèse ; 12=chapitre 12 ; 1= verset 1 ; b = second morceau du verset 1).

 

 

2 S 1,3     (2S = deuxième livre de Samuel ; 1= chapitre 1 ; 3 = verset 3. Le chapitre est suivi soit d’une virgule, soit de deux points) = 2 S 1:3

Phm 4      (Epître à Philémon, verset 4. Cette épître n’a pas de chapitre).

Ab 16       (Livre du prophète Abdias, verset 16. Ce livre n’a pas de chapitre).

Mt 2,1-3  Evangile de Mathieu ; chapitre 2; versets 1à3.Le trait d’union=à entre des versets

Mt 2,1.3  (Evangile de Mathieu, chapitre 2 ; versets 1 et 3 (le point = et entre des versets)

Mt 2 – 5  Evangile de Mathieu, chapitres 2 à 5. Le long trait d’union= àentre des chapitres

Mt 2;5  Evangile de Mathieu, chapitre 2 et chapitre 5. Point-virgule= et entre des chapitres  

Veuillez compléter :

- Mc 3, 2.6 se lit: ……

- Mc 3,2-6.9-11 se lit: …

- Mc 3, 2-6 ;7,3-5 se lit: …

- Mc 3, 2-6  se lit : …

- Mc 3 : 2-6 se lit : …

- Mc 3 – 6  se lit : …

II. COMMENT LA BIBLE A-T-ELLE ETE ECRITE ?

 

     Il s’agit des procédés et des genres littéraires utilisés dans la rédaction des livres dela Bible, de même que les grandes étapes du peuple d’Israël qui constituent en même temps les périodes du déroulement dela Bibletant au niveau de sa forme que de son contenu.

 

A) LES PROCEDES ET LES GENRES LITTERAIRES DE LA BIBLE

« Les genres littéraires sont des formes générales et artistiques de la pensée qui ont leurs caractéristiques et leurs lois propres » (Abbé Claude Vincent). « Le genre littéraire d’un ouvrage est comme la clef qui en donne l’intelligence » (P. Benoît).

La Bibleutilise des procédés et des genres littéraires d’ordre général et déjà connus dans d’autres écrits de l’époque ; mais elle a aussi ses procédés et genres littéraires propres.

 

            1. Les procédés et genres littéraires propres à la Bible

a- Plusieurs traditions de récits d’événements sont utilisées dans l’Ancien Testament :

- Tradition yahviste : Elle est ainsi nommée car elle appelle Dieu : YAHWEH. Elle est née vers 950 avant J.C. dans les milieux royaux de Jérusalem à l'époque de Salomon. A cette époque, le roi tient une grande place, c'est lui qui fait l'unité de la foi. Elle décrit le concret de l’homme en compagnie de Dieu dont il a conscience de la présence ; elle donne aussi à Dieu des allures humaines : Dieu qui se promène dans le jardin, il ferme l’arche de Noé, il descend pour voir Babel (Cf Gn). 

 

- Tradition Elohiste : Elle appelle Dieu ELOHIM. Elle est née vers 750 avant notre ère, (dans le royaume du Nord) à la suite de la division du Royaume de David-Salomon qui donna naissance au royaume du Nord et à celui du Sud. Très marquée par des prophètes comme Elie ou Osée, elle donne une grande importance aux prophètes et à leurs messages.  Les formes humaines appliquées à Dieu sont évitées ; cette tradition a une vision transcendantale de Dieu. Dieu est un être haut, inaccessible, complètement différent des hommes. Il parle du haut du ciel, par l’intermédiaire des anges, à travers des songes. 

- Tradition deutéronomiste. Elle s’identifie  surtout au Deutéronome. Elle développe essentiellement le concept de l’alliance comme étant une élection ; et comprend la loi comme étant une réponse à cette alliance.  Elle est née suite aux réformes de Josias en 622.

- Tradition sacerdotale. Née pendant l'exil à Babylone (587-538), elle est surtout l'œuvre des prêtres qui relisent leurs traditions, rites et coutumes pour maintenir la foi et l'espérance du peuple. Elle est la plus facile à repérer. Les éléments qui lui sont typiques sont les rituels et la liturgie  (fêtes et sacrifices). C’est la théologie de générations entières anciennes des prêtres. Les narrations sont pratiquement absentes ; l’attention est concentrée sur la révélation divine et non sur l’homme (Cf Lv,Nb, Gn).

Pour aller plus loin dans la compréhension de ces questions de traditions, vous pouvez vous amuser à étudier le texte de Exode 13,17 - 14,31  qui présente les traditions Yavhiste, Elohiste et Sacerdotale.

b- D’autres genres littéraires propres à la Bible : le genre sapientiel, la naissance miraculeuse (Jean Baptiste),  la naissance virginale (cas unique Jésus), le récit de vocation, le récit de miracle, le genre évangile (un écrit de foi pour provoquer la foi ou pour l’entretenir), le genre apocalyptique (révélations et choses mystiques qu’il ne faut pas comprendre à la lettre).

 

2.     Les procédés et genres littéraires en général

 

a- Le recours à la périphrase pour ne pas prononcer le nom de Dieu (Dt 5, 11 ; Ex 20,7 ; Mc 14,62 ; Mt 3,2 ; Luc 15,18.21 ; Luc 12,20 ; Luc 6,38 ; Mt 6,33 ; Mt 7,1-2)

b- L’utilisation du parallélisme soit pour reprendre une idée identique (Pr 30,15b.18.29 ;     Ps 51,4.9 ; Mt 10,24) ; soit pour indiquer une idée contraire à la première (Pr 10,7 Mt 7,17 ;Mc 2,27 ; Luc 21,33 ; Jn 3,18) ; ou encore pour développer une idée antérieure (Pr 17,2 ;    Ps 24, 4 ; Ps 18,8 ; Is 55,7 ; Mc 9,37).

c- L’emploi du procédé alphabétique qui consiste à commencer chaque strophe par une lettre de l’alphabet hébreu (Ps 25 ; Ps 34 ; Ps 37 ; Ps 119 ; Ps 145 ; Lm 1 ; 2 ; 3 ;4 ;5)

d- Le recours à l’inclusion : elle consiste à reproduire à la fin d’un récit ou d’une sentence, un mot ou une formule typique qui en rappelle le début. Ainsi on a une solide unité littéraire encadrée par le même mot ou la même formule  (Mc 4,3.9 ; Mt 12,39. 45 ; Mt 15,2. 20).

e- D’autres genres littéraires d’ordre général : la poésie, le mythe, l’épique (l’alternance de discours et de récit), le lyrique (un discours proféré par un seul personnage ou prédominent les sentiments personnels), le dramatique (plusieurs discours proférés par plusieurs personnes dialoguant entre eux), le roman, la pièce de théâtre, l’essai, l’épître, le journal intime, la chronique, la lettre, le compte-rendu, le portrait, la conférence, l’interview, le discours, la devinette, le communiqué, le slogan publicitaire, le faire-part, l’épopée, la parabole, etc.

 

B) LA BIBLE SUIT LES ETAPES DE LA VIE DU PEUPLE DE DIEU

       Dieu ne s’est pas fait connaître aux hommes d’un coup. Il s’est révélé progressivement durant près de deux mille ans d’histoire. Dieu se révèle toujours dans l’histoire. Cela signifie qu’il nous faut aussi du temps pour le connaître et le comprendre dans notre propre histoire.

       Il est important de connaître les grandes étapes de l’histoire du peuple de Dieu pour mieux situer les textes et comprendre chaque livre biblique. C’est une “ histoire d’amour ” : l’histoire d’un peuple avec lequel Dieu s’est uni pour sauver tous les hommes.

- Avant la première étape de la vie du peuple de Dieu, il y a ce qu’on peut appeler le temps du commencement de l’histoire en général ou de la création du monde (Genèse 1-11).

1)  Première étape (vers 1800-1250 av. J.C.) : Le temps des pères ou des patriarches : Abraham, Isaac, Jacob.  Cf  Genèse 12 à 50.

? Leçon à retenir : Il en est de même, chaque fois qu’un peuple se met en route en vue d’une vraie justice et d’une authentique fraternité.

2) Deuxième étape (vers 1250 à 1200 av. J.C.) : Le temps de l’Exode et du Désert : un peuple nomade.  Cf Exode, Nombres,  Deutéronome, Lévitique.

?Leçon à retenir : Il en est de même, chaque fois que tout un peuple agit, s’organise, prend conscience de sa solidarité, de sa dignité, de sa mission et découvre Dieu qui l’appelle et le bouscule.

3) Troisième étape (vers 1200-1150 av. J.C.) : La Conquête de la terre promise : temps de combat contre d’autres peuples : le livre de Josué et des juges.

 ? Leçon à retenir : Une étape qui nous aide à mieux comprendre que notre vie est un combat jamais terminé.

4) Quatrième étape (vers 1150-932  av. J.C.) : L’installation dans le pays ou les débuts de la royauté : la constitution d’un royaume uni pour bien vivre et se défendre :1er et 2ème livres de Samuel ; 1er livre des Rois 1-10, Cantique des Cantiques, Ruth.

 ?  Leçon à retenir : Le danger de s’installer dans les richesses, de se comporter mal et d’oublier sa mission.

5)  Cinquième étape (vers 932-587 av. J. C.) : Le peuple divisé et le pourrissement d’une situation. Cf 1er livre des Rois 11- 2ème livre des Rois, les2 livres des chroniques, Amos, Osée, Michée, Isaïe 1-39, Sophonie, Jérémie, Premières collections des Proverbes, Nahum, Abdias, Jonas, Habaquq, Daniel, Joël.

  ? Leçon à retenir : Savoir être prophète en notre temps, c’est-à-dire savoir lire les signes des temps et parler au nom de Dieu.

6)  Sixième étape : Un coup dur  (l’Exil) qui fait retrouver l’espérance

    (vers 587-538 av. J.C.). Cf les Lamentations, Ezéchiel, Isaïe 40-66.

  ? Leçon à retenir : Un temps de difficultés qui arrive dans la vie de chacun d’entre nous et de toute communauté : des leçons à retenir.

 

7)  Septième étape : Une longue attente  ou le temps de mûrissement

   (vers 538 av J.C.) : retour de l’exil, reconstruction, dominations étrangères, temps d’espérance d’une partie du peuple qui attend le Messie promis. (Cf Esdras, Néhémie, c’est aussi l’âge d’or des Psaumes, le Livre dela Sagesse, Les deux livres des Maccabées, Aggée, Zacharie, Malachie).

  ?  Leçon à retenir : Il nous arrive tous de vivre un temps d’attente et de mûrissement ;  gardons patience et  faisons confiance à Dieu qui reste fidèle à ses promesses, et  qui comble notre attente quand vient le moment, suivant son dessein d’amour.

 

Huitième étape : Au cœur de l’Histoire. Dieu fait homme parmi  nous

    (7- 35 ap. J.C. ) : La vie du Christ : Cf les Evangiles.

  ? Leçon à retenir : « Dieu a tant aimé le monde qu’il lui a donné son Fils unique » ( Jn 3,16 ). Il naît, grandit, partage notre vie d’homme. Puis il nous fait part de son secret par ses paroles et par ses actes : «Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie » (Jn 15,13 ). Par sa mort et sa résurrection, il renouvelle les racines du monde et de notre cœur.

        Tout ce que nous vivons aujourd’hui n’a de sens que lié à cet événement. Tout le passé s’éclaire d’une lumière nouvelle. C’est pourquoi il faut lirela Bible en commençant par le Nouveau Testament. Il nous en donne la clé pour bien comprendre toutela Bible.

 

9) Neuvième étape : Les débuts de l’Eglise ou le temps des Apôtres (35- 95 ap. J.C.) : C’est la vie missionnaire de la première génération chrétienne. Cf les Actes des Apôtres, les Epîtres, l’Apocalypse.

   ?   Leçon à retenir : L’Eglise doit être toujours missionnaire en tout temps et en tout lieu : rendre témoignage du Christ ;  apprendre aux hommes à connaître le Christ, à recevoir les grâces du salut et à s’engager à vivre dans l’amour fraternel au nom du Christ jusqu’ à son retour. 

 

 

 

 

DEUXIEME PARTIE 

LIRE,COMPRENDRE,MEDITER,METTRE EN PRATIQUE LA PAROLE DE DIEU

 

CHAPITRE I : COMMENT SE SERVIR DE LA BIBLE ?

 

Un chrétien ne peut se servir de la Bible comme un simple livre littéraire ou d’histoire. Elle estla Parolede Dieu. C’est Dieu lui-même qui nous parle à travers ces différents livres.

 

I. COMMENT ABORDER LA BIBLE OU UN PASSAGE BIBLIQUE

 1) Lire la Bible comme une lettre d’amour écrite par Dieu aux hommes

         Tu as déjà écrit une lettre à quelqu’un tu aimes. Tu as mis du temps pour rédiger cette lettre, pour la déchirer, la recommencer, pour donner ce qu’il y a de meilleur en toi.

      La Bible, c’est un peu cela. C’est le livre saint que Dieu nous écrit pour nous dire comment il nous aime. Il a mis du temps, deux mille ans. Parce que son Amour n’a pas de limites. Il s’est exprimé de mille manières, par les cris des souffrants, l’espérance des prophètes, la réflexion des sages, la vie ordinaire et le témoignage des croyants ; et en définitive par son Fils Unique Parole éternelle de Dieu.La Bible contientla Parole de Dieu qui a pour but de nous conduire à lui. Dieu a parlé et écrit par la main et la bouche des hommes. En d’autres termes c’est Dieu qui a inspiré à des hommes d’écrirela Bible.

 

2) Alors si  tu veux comprendre la Bible, acceptes, en l’ouvrant d’ouvrir aussi un autre livre : Le livre de ta vie et de ton action avec  Dieu et les autres. 

3) Croire et comprendre. Ne soyez pas étonné si, d'emblée, vous ne saisissez pas tout le message de la Bible. Le contraire serait surprenant. Elle contient des mystères qu'il faut respecter ; certains passages aussi s'illuminent seulement par la comparaison des textes bibliques traitant du même sujet. Le plus assidu des lecteurs de la Bible n'aura jamais achevé de la sonder, encore moins de la comprendre pleinement. Face à l'infini de Dieu, nous sommes des êtres finis ; par nature, nous sommes pécheurs, alors que l'Auteur du Livre est Le Saint ; notre raison est déchue, et notre esprit est incapable de saisir par ses seules ressources les merveilles du Tout-Puissant. Commencez donc par croire que Dieu vous aime et que c’est lui qui veut vous parler ; faites un acte de foi et de confiance à Jésus-Christ, le Sauveur de tous les hommes. Votre découverte de la Bible deviendra alors une recherche passionnante, et vous comprendrez progressivement ce qui vous a échappé de prime abord.  Jésus nous dit : "Je suis la lumière du monde ; celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie ". (Jn 8,12).

4) Prier et ensuite lire. Reconnaissez-vous votre incompétence en la matière et vos limitations face à l'infini de Dieu ? Un bon conseil : avant d'ouvrir le Livre, demandez au Seigneur Jésus de vous bénir, de vous éclairer par son Esprit. « Ouvre mes yeux, pour que Je contemple les merveilles de Ta loi ». (Ps l19, 18). Croyez que votre Créateur entame le dialogue avec vous à travers des pages de votre Bible.

 

 

Il désire vous parler personnellement et vous dispenser les trésors spirituels auxquels vous aspirez ; sollicitez donc son secours :   "Si quelqu'un d'entre vous manque de sagesse, qu'il la demande à Dieu, qui donne à tous simplement et sans reproche, et elle lui sera donnée " (Jc 1,5).

5) Goûter et se nourrir

" L'homme ne vit pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu ". (Mt 4,4).  Oui,la Bible est la nourriture de l'âme. Peut-être avez-vous jusqu'ici accordé beaucoup de soins à votre corps qui est mortel, en négligeant votre âme qui est immortelle. Il est temps de combler cette lacune.La Parole de Dieu répond exactement aux aspirations de votre âme, pour laquelle Jésus-Christ a donné sa Vie sur la croix du Calvaire. Peu à peu, cette lecture deviendra pour vous un besoin.

6) S'approprier et obéir

En avançant dans votre découverte des pages sacrées, apprenez à vous approprier les promesses rencontrées au fil de votre lecture. Par elles, Dieu vous témoigne personnellement son amour et sa fidélité. Obéissez aussi aux exhortations divines, même si cela implique quelque renoncement de votre part ; vous ne le regretterez pas. Ne contestez pas votre Créateur, mais répondez à ses désirs en conformant votre vie à sa volonté. Ce sera pour votre plus grand profit. Que le Saint Livre éclaire votre marche et inspire vos décisions. La Biblea son mot à dire dans nos expériences quotidiennes : " Ta Parole est une lampe à mes pieds, et une lumière sur mon sentier ". (Ps l19,105).La Parole de Dieu devient notre règle de vie, notre référence quotidienne, notre Constitution.

Aidez aussi d’autres à lire la Parolede Dieu et à l’aimer. Le Seigneur Jésus, votre Maître, vous appelle aussi, comme ses premiers disciples : Suivez-Moi, et Je vous ferai pêcheurs d'hommes ". (Mc 1,17) et « La foi vient de ce qu'on entend, et ce qu'on entend vient de la Parole de Christ. » (Rm 10,17).

Permettez ici un conseil d'ordre pratique : notez dans un carnet les principales leçons que la Parole de Dieu vous a enseignées ; ainsi que ce que le Seigneur fait dans votre vie.  Vous aurez ainsi la possibilité de vous en souvenir et d'y revenir souvent. N’est-ce pas en quelque sorte ce que les écrivains bibliques ont fait aussi ?

 

II.  COMMENT LIRE METHODIQUEMENT TOUTE LA BIBLE ?

Il est recommandé à tout chrétien qui sait lire, de faire de son mieux pour lire toutela Bibleau moins une fois dans sa vie. Comment procéder ? Il est préférable d’éviter de suivre l’ordre des livres dela Bible ; car ceux de l’Ancien sont souvent plus difficiles à comprendre que ceux du Nouveau Testament. Voici ce qui est recommandé de manière générale :

 

1)  Lire d’abord les Evangiles, en commençant par celui de Marc qui est le plus court.

2)  Continuer avec les Actes des Apôtres qui leur font suite.

3)  Prendre la première lettre de Saint Jean qui t’aidera à aller à l’essentiel : l’Amour

4)  Ensuite, tu peux aborder l’Ancien Testament : en prenant les livres directement situés dans l’histoire.

5)  Les autres livres  de l’Ancien Testament qui sont moins liés à l’histoire peuvent être pris à n’importe quel moment.

6)  Enfin, tu reviens au Nouveau Testament pour prendre les différents livres des Apôtres (les lettres ou épîtres et Apocalypse)

 

III. D’AUTRES INDICATIONS PRATIQUES POUR UTILISER LA BIBLE

1) Se procurer un calendrier liturgique pour  chercher, lire et méditer les textes bibliques que l’Eglise nous propose chaque jour à la messe.

2) Acheter un missel mensuel dans lequel on a les lectures de chaque jour pour l’utiliser quotidiennement : exemples « Parole de Vie » ; « Prions en Eglise » ; « Célébrer le Christ au Moogo », etc.

3) Se procurer un bréviaire et apprendre à prier chaque jour avec ce livre de prière appelé « Temps présent ». C’est un livre de prière de toute l’Eglise qui nous permet de prier chaque jour avec les psaumes, de méditer la Parole de Dieu et de prier avec des hymnes, suivant chaque temps liturgique. Le bréviaire est confié spécialement aux religieux, religieuses et aux prêtres, mais étant donné que c’est un livre de prière de toute l’Eglise, les laïcs sont de plus en plus invités à dire la prière du « Temps Présent ».

4) Se décider à lire courageusement toute la Bible au moins une fois dans sa vie (Cf méthode indiquée plus haut).

5) Avoir en tête l’ordre des livres de la Bible et les grandes étapes de l’histoire du peuple de Dieu est un grand avantage pour celui qui veut s’engager à lire régulièrementla Bible et à prier avecla Bible.

6) Avoir régulièrement recours à la table des matières et au lexique de votre Bible pour se familiariser avec les livres bibliques et les thèmes bibliques.

7) Se procurer un dictionnaire de la Bible si l’on peut.

8) S’abonner à une revue biblique si possible. Par exemple, le Bulletin mensuel de formation biblique, « Saintes Ecritures » édité en français au Burkina au prix de 3000 f / an. Contact mail : wendgomde@yahoo.fr

 

 

 

 

 

CHAPITRE II

LA QUESTION DE L’INSPIRATION ET L’OBJECTIF DE DIEU DANS LA BIBLE

 

I. LA QUESTION DE L’INSPIRATION

 

La Biblea pour but de nous conduire à Dieu. Elle est la Parolede Dieu consignée par écrit. C’est Dieu qui a parlé et écrit par la main et la bouche des hommes. Cet emprunt par Dieu s’appelle l’Inspiration.

 

1. Le fait de l’inspiration

 

a) La Bible elle-même se dit inspirée par Dieu. Il est par exemple, dit que c’est sur l’ordre de Dieu que Moïse écrivit le Livre de l’Alliance (Ex 24,4 ; 34, 27) et que Jérémie rédigea les Oracles du Seigneur (Jr 30,2 ; 36, 2). L’Eglise a hérité des Saintes Ecritures de l’Ancien Testament et Jésus s’y réfère et les cite comme Parole de Dieu (Mt 22,31 ; Mc 7,13 ; Jn 10,34). Notons que  la Bible parle aussi de l’étendue et de la nature de l’inspiration : "Toute  Ecriture est inspirée de Dieu et elle utile pour enseigner, réfuter, redresser, former  à la justice " (2Tm 3,16). Saint Pierre fait cette remarque : "une prophétie ne provient jamais d’une volonté humaine, mais c’est poussés par l’Esprit Saint que des hommes ont parlé de la part de Dieu" (2 P 1,20-21).

b) Le Magistère de l’Eglise déclare ces livres « Saints et Canoniques », car étant sous l’inspiration de l’Esprit, ils ont Dieu pour Auteur et c’est comme tels qu’ils ont été confiés à l’Eglise (Cf Vatican I, DES n°3006).

c) Les Pères de l’Eglise nous disent aussi que la Bible est inspirée. « L’Ecriture est parfaite, puisqu’elle a été inspirée par le Verbe de Dieu et L’Esprit » (Irénée de Lyon 130-202).  « Il est impossible que les lettres qui non seulement sanctifient mais même divinisent ne soient pas sacrées. C’est pourquoi on appelle inspirées les Ecritures ou les volumes qui contiennent ces lettres et syllabes sacrées ». (Clément d’Alexandrie 150-216).

 

2. L’explication de l’inspiration

 

L’auteur humain de chaque livre biblique (ou l’hagiographe) a été comme un instrument de l’Esprit Saint qui a affecté l’esprit humain dans son activité littéraire. L’hagiographe est un instrument de l’Eprit Saint comme le musicien se sert de sa guitare ou de son tam-tam. Mais la différence est que l’hagiographe est un être vivant doué de raison et de volonté.

 

 

                                                                       

II. LA QUESTION DE L’OBJECTIF DE DIEU DANS LA BIBLE

 

Comme dit l’adage, « La Bible ne nous dit pas comment va le ciel mais comment on va au ciel ».La Bible a été inspirée par Dieu pour nous indiquer comment faire pour entrer dans le Royaume de Dieu. C’est cela l’objectif principal de Dieu dans la Bible. Celui qui veut entrer au paradis doit donc lirela Bible, chercher à la comprendre et à l’accueillir comme Parole de Dieu ou message divin auquel il cherchera à conformer sa vie de tous les jours.

La Bibleutilise plusieurs expressions pour désigner le Royaume de Dieu.

 

  A) LE JUGEMENT DERNIER ET LA RESURRECTION DES MORTS

 

Le Royaume de Dieu se conçoit d’abord comme l’état de vie après la résurrection des âmes et des corps, annoncée et amorcée, parla Résurrectiondu Christ. Le jugement dernier sera l’acte par lequel le Christ manifestera le sort de chacun.

La sentence peut être de trois ordres :

 

1. L’entrée au purgatoire, pour ceux qui n’ont pas été parfaitement purifiés sur terre :

« Pour ceux qui est de certaines fautes légères, il faut croire qu’il existe avant le jugement un feu purificateur, selon ce qu’affirme Jésus en Matthieu 12,31. « Si quelqu’un commet un péché contre l’Esprit Saint, cela ne lui sera pas pardonné ni dans le siècle présent, ni dans le siècle futur ». Dans cette déclaration, l’Eglise comprend que certaines fautes peuvent être pardonnées sur terre et d’autres après la mort ». (Cat n°1 031).

 

2. L’entrée en enfer : C’est la damnation éternelle dans un feu qui ne s’éteint pas : c’est l’état d’auto-exclusion définitive de la communion avec Dieu, l’état de souffrance, de pleurs et de grincements des dents. L’enfer est réservé à ceux qui refusent jusqu’à la fin de leur vie de croire, de se convertir, d’aimer sincèrement Dieu et les hommes (Mt 13,41-42; Mt 12,31-32).

 

3. L’entrée dans le Royaume de Dieu

On peut tenter de définir cela à travers ces quatre expressions.

 

* Le terme paradis: C’est le terme le plus ordinaire pour désigner la vie en Dieu ou la demeure de Dieu et des Saints. Il vient du mot grec paradeisos, qui signifie jardin. Dans l’Ancien Testament, le paradis désigne le jardin de délices ou Dieu plaça Adam et Eve. Dans le Nouveau Testament, le terme désigne le séjour des bienheureux au ciel.

 

* La vie éternelle : Jésus dit : « la vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi, le Vrai Dieu, et Celui que tu as envoyé, Jésus Christ » (Jn 17, 3).

 

Connaître Dieu au sens biblique du terme procède non d’une démarche purement intellectuelle, il s’agit surtout de faire l’expérience de la présence effective et aimable de Dieu. (Cf Jn 10,14 note i dans la Bible Jérusalem). Dans ce sens, la vie éternelle désigne l’expérience de la vie avec Dieu de manière définitive après notre mort.

 

* Le Royaume des cieux : Chez les Juifs, par respect pour Dieu, on évitait de prononcer son nom. On utilisait le terme « cieux » qui désigne la demeure de Dieu pour signifier « Dieu » lui-même. Dans les évangiles, surtout dans celui de saint Mathieu, Jésus utilise  ces mêmes termes pour signifier la vie de Dieu et de ses élus : « Convertissez vous car le Royaume des Cieux est tout proche » (Mt 3,2).

 

*  Les noces éternelles : Jésus compare le Royaume des Cieux à une célébration de noces, c’est-à-dire des festivités de mariage organisées par Dieu le Père. Tous les hommes sont invités à ce banquet éternel.  Le Royaume de Dieu est ouvert à tous les hommes (Cf Mt 28,18-20). Les uns acceptent et vivent des noces éternelles, les autres refusent et se perdent éternellement.

 

 

B) COMMENT FAIRE POUR ENTRER DANS LE ROYAUME DE DIEU ?

 

Nous énumérons ici les voies et les moyens indiquées par la Bible pour entrer au paradis. Ce n’est certainement une liste exhaustive. Celui qui s’habitue à la lecture de la Bible peut déceler d’autres indications complémentaires qui le concernent plus directement.

1) Aimer Dieu et aimer son prochain comme soi-même (Mt 22, 35- 40) . Au terme  de notre vie, nous serons jugés sur l’amour ; nous devons être charitable et servir les autres avec amour (Mt 25, 31- 46). Mettre aussi en pratique les autres commandements de Dieu.

2) Devenir saint : Vivre dans l’amitié avec Dieu et dans l’imitation de Dieu Notre Père qui est saint (Mt 5,48).

3) Savoir choisir d’abord les biens célestes et mettre ses biens terrestres au service de Dieu et des autres (Cf Luc 12, 16-21 ; Mt 19, 16-26 ; Luc 16, 19-31).

4)  Ecouter la Parole de Dieu et la mettre en pratique : Faire la volonté de Dieu ( Luc 11, 27-28 ;  Luc 10, 38-42 ).

5) La conversion du cœur et le repentir:(Marc 1,15 ; Luc 11, 29-32 ; Jon 3 ; Luc 15, 4-7 ).

6) Pardonner aux autres et compter sur le pardon de Dieu (Mt 18,21-35 ;  Mt 6, 14 )

7) Prier sans se décourager et faire confiance au Seigneur  (Mt 6, 5- 13 ; Mt 7, 7-11 ; Mc 11, 24-26)

 8) Vivre en Eglise et recevoir les  sacrements du salut confiés par le Christ à l’Eglise.

 

 

 

CHAPITRE III 

 COMMENT FAIRE LA MEDITATION DE LA PAROLE DE DIEU ?

 

Introduction

         On peut dire que la méditation est une lecture priante et personnelle de la Parole de Dieu. « Si tu veux prier, entre dans le silence de ton cœur » (Mt 6,6). Dieu parle si bas et dans le silence que seuls peuvent l’entendre ceux qui savent garder le silence au fond de leur être. De même, si nous voulons réussir notre méditation, nous devons nous engager à rejoindre Dieu dans le silence de notre cœur c’est-à-dire apprendre à garder le silence aussi bien extérieurement qu’intérieurement.

         Il convient donc que nous sachions arrêter nos activités pour nous assoir dans le calme et causer avec Dieu. Pour favoriser notre recueillement, nous pouvons choisir de méditer devant le tabernacle ou en ayant sous les yeux une image de Jésus, de Marie ou d’autres Saints qui puisse ramener constamment notre attention sur Dieu.

« Fils d’homme, ce qui t’es présenté, prends-le, mange ce volume et va parler à la maison d’Israël » Ez 3,1. « Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu et lui obéissent ! » Lc 11,28. Jésus dans l’Evangile nous encourage à méditer constamment sa Parole pour nourrir notre âme c’est-à-dire qu’il nous invite à écouter sa Parole, à réfléchir là-dessus et à la faire passer dans notre vie. Mais comment prier avecla Parole de Dieu?

I. UNE METHODE  DE MEDITATION QUOTIDIENNE

 

Il est recommandé à tout chrétien de trouver chaque jour un petit temps de méditation de la Parole de Dieu, avant ou après la messe à l’église, ou chez soi ou ailleurs à un autre moment. Il s’agit de se ménager  un bout de temps et un cadre de silence pour lire et méditer la Parole de Dieu une quinzaine de minutes.

         Après la lecture du passage biblique, on peut se poser ses questions et tenter d’intérioriser les réponses.

1. A qui et à quoi ce texte fait penser (les personnes, les actes) ?

2. Qu’est-ce qu’il nous apprend sur le Christ, sur Dieu (prendre le temps de le contempler, ne pas avoir peur du silence) ?

3. A quoi le Christ nous appelle ou m’appelle à travers ce texte (regarder ma vie et notre vie à la lumière de ce passage) « Celui qui fait la vérité vient à la lumière ». (Jn 3,21).

4. Est-ce que j’aime vraiment Dieu ? Une lettre d’amour ne se comprend que lorsqu’on aime l’auteur de la lettre. Comment comprendrais-tu la Parole que Dieu t’adresse par ta vie et par la Bible, si ton cœur est fermé à Dieu et aux autres ?  « Celui qui dit qu’il aime Dieu qu’il ne voit pas et qui n’aime pas son frère qu’il voit est un menteur » (1 Jn 4,20).

5. Je peux terminer en prenant une résolution ou en mémorisant une citation du texte qui m’accompagnera durant toute la journée.

 

 

II. L’ORAISON

 

Saint Ignace de Loyola nous apprend à faire oraison, c’est-à-dire à prier avec la Parole de Dieu. On peut dire que l’oraison est une méditation prolongée de la Parole de Dieu : Au moins une trentaine de minutes. L’objectif c’est de rencontrer Dieu, de l’aimer, de mettre sa vie entre ses mains, de se disposer à faire sa volonté. C’est un acte de foi et d’amour.

Selon la spiritualité ignacienne, l’oraison comprend trois parties : L’entrée en prière ou mise en présence de Dieu, le corps de l’oraison et le colloque.

 

A) L’ENTREE EN PRIERE OU LA MISE EN PRESENCE DE DIEU

 

1) Avant de commencer, prendre une attitude corporelle droite (assis, à genoux).

2) Faire le silence en moi ; éviter de regarder à gauche et à droite.

3) Fixer ses yeux  sur la croix ou  sur le tabernacle si je suis dans une église.

4) Faire lentement le signe de croix.

5) Penser que je suis devant Dieu qui me regarde, qui veut me parler, qui veut se révéler à moi : Me concentrer sur Dieu et ce qui évoque la présence de Dieu et faire effort pour laisser mes soucis et mes activités. 

6) Je lui offre le temps à passer avec lui et lui demande l’assistance de son Esprit .

7) Je peux répéter intérieurement et lentement un refrain ou une brève invocation de Dieu (de son Esprit). Cela me permet de prendre conscience de la présence de Dieu et de rester en sa présence. Par exemple :

- « Me voici Seigneur pour faire ta volonté » ;        -  « Mon Seigneur et mon Dieu » ;

-  « Seigneur ouvre mon cœur à ta Parole de vie » ;  - « Jésus, mon Sauveur et mon Dieu »

- « Reçois-moi tel que je suis et éclaire moi par ton Esprit Saint » ;

- « Je crois Seigneur, mais augmente ma foi pour que je crois davantage » ;

- « Seigneur accorde moi ton Esprit Saint »           - « Esprit de Dieu vient à mon aide »

 

 

B) LE CORPS DE L’ORAISON

 

1. Je lis le passage sur lequel je veux méditer. Exemple : Lc 6, 43-49.

2. Je relis lentement pour bien comprendre et pour contempler Jésus et les différents personnages qui interviennent

- Après la lecture de la Parole de Dieu, et dans le cas ou le texte le permettrait, j’essaie de mettre en scène le texte, c’est-à-dire contempler le Christ, le suivre en esprit dans tous ses gestes, paroles, démarches; me placer  en esprit au milieu de la foule à laquelle le Christ s’adresse, m’asseoir avec les disciples pour écouter Jésus.

 

 Cette contemplation amènera efficacement mon esprit à se fixer sur le Christ et à se disposer à l’entendre parler au fond de mon cœur.

- J’essaie de découvrir les qualités de Jésus (Dieu), sa joie, sa disponibilité sa bonté, son amour de Dieu, son amour des hommes, sa générosité, sa simplicité, sa douceur, sa patience, sa discrétion, etc.

- M’arrêter sur les mots ou les phrases qui me touchent et m’interpellent à changer mes mauvaises habitudes.

- Pousser ma réflexion sur les mots ou phrases de la Parole qui m’ont touché en me posant des questions telles que : Est-ce que ma vie répond a l’enseignement que je viens d’entendre du Christ ? Si oui, lui dire merci parce que c’est son Esprit qui agit en moi ; si non, demander pardon  et demander la grâce de vivre désormais l’enseignement reçu.

- Par exemple : le Christ nous invite dans sa Parole à nous aimer les uns les autres. En méditant cette Parole, je peux examiner ma vie pour voir s’il n’y a pas des gens que je ne désire pas sentir ni saluer pour des raisons diverses ? Sinon rendre grâce au Seigneur. Si oui, demander pardon, voir comment je peux réintégrer ces personnes dans mon amour et demander le secours de Dieu pour arriver à les aimer d’un amour vrai. 

- Par exemple pour le texte de l’enfant prodige, je peux demander la grâce de reconnaître la bonté de Dieu envers les hommes et d’être à mon tour bon pour les autres ou encore la grâce d’une vraie conversion de mon cœur.

- Je peux m’arrêter aussi longtemps que mon âme en a besoins  sur les mots ou les phrases qui me touchent afin que Le Christ rassasie mon âme. Il n’est donc pas une obligation de m’arrêter sur tous les mots du texte.

- Je vois en quoi je ne ressemble pas à Jésus, je lui demande de susciter en moi les mêmes sentiments et les mêmes attitudes. Je lui dis mon désir de lui  ressembler. Je pense à ce que le Seigneur m’a fait découvrir. J’ouvre mon cœur à Jésus. Je lui parle, je demande pardon, je lui demande des grâces. Je le remercie pour ce qu’il m’a fait découvrir.

 

3.  Je prends la résolution d’imiter Jésus (Dieu)

 

C) LE COLLOQUE OU L’ECHANGE AVEC DIEU

 

         Partie très importante de l’oraison, ne jamais terminer une oraison sans  ce colloque.

- Dans cette dernière partie, Saint Ignace de Loyola me propose une conversation intime avec mon Seigneur sur ce qui s’est passé durant la prière. Il s’agit de s’entretenir avec Dieu comme un ami parle à son ami, un enfant à son père. C’est la prière confiante, libre, spontanée : remercier Dieu pour l’oraison, et continuer à répondre personnellement à la Parole que Dieu vient de m’adresser.

- Exprimer simplement au Seigneur les sentiments qui m’habitent : la joie ou la tristesse, le repentir, le regret, la paix, le désir de mieux faire désormais, etc.

 

 

Si j’ai eu des difficultés au cours de ma méditation, les soumettre au Christ dans la confiance. Lui dire merci pour les lumières reçues, les découvertes faites.

- Prendre une résolution pratique, concrète que je vais essayer de vivre tout au long de la journée. Cela me permettra de mettre en pratique l’enseignement que je viens de recevoir.

- Saint Ignace préconise de terminer notre méditation par une prière vocale, c’est-à-dire le « Notre Père », le « Je vous salue Marie », le « Je crois en Dieu » ou autre prière ou encore par un simple refrain.

Remarque : La prière est aussi une activité à laquelle il faut consentir de consacrer notre temps et nos efforts. Elle n’est pas toujours facile à pratiquer. Pendant notre méditation, si quelques distractions surviennent, il ne faut pas s’étonner. C’est normal parce que nous sommes tous des humains. Ne nous nous décourageons pas. Faisons plutôt l’effort de ramener notre esprit au Christ par la relecture du texte, par un acte de foi en la présence de Dieu ou en reprenant la contemplation de Jésus que nous avons vue plus haut.

Enfin, il convient d’avoir un cahier de méditation dans lequel nous notons, la date, la référence du passage et les fruits de notre méditation.

III. UN EXEMPLE  D’ORAISON : Mt 13, 24-30

1. Entrée en prière

     Je commence ma prière par considérer la présence invisible mais réelle de Dieu en moi et en ceux qui vivent avec moi. Je prends une position qui me convient pour adorer le Seigneur réellement présent ou encore je peux entonner un chant d’adoration de mon choix pour l’adorer. Dans la simplicité et l’humilité je me remets à lui pour ce temps d’oraison en lui offrant mon imagination, mes pensées, mes distractions, mon intelligence, toutes mes facultés. Je peux demander la grâce d’être tolérant et miséricordieux envers moi-même et envers les autres.

 

2.     Corps de l’oraison

Je lis le texte : Matthieu 13, 24-30

 Je me propose deux points de méditation :

v « Un homme avait semé de la bonne semence dans son champ » Matthieu 13,24

Je peux contempler le Seigneur qui sème en moi le bon grain et m’invite à agir comme lui.

C’est lui en effet qui ouvre les yeux pour que je voie les besoins des autres, c’est lui qui m’inspire de rendre service aux autres, de ne pas retenir une parole qui pourrait me blesser, c’est lui qui m’inspire d’être bon, miséricordieux, d’accepter telle ou telle souffrance par amour, telle ou telle humiliation. Le diable cependant mécontent et jaloux se permet de mettre souvent le doute en moi et m’inspire de faire le mal.

Je peux me demander à savoir laquelle de ces deux voix j’écoute. Est-ce que je suis ouverte à l’Esprit de Dieu qui m’inspire de faire le bien ou encore je me laisse aller dans le mal ?

 

 

Rendre grâce au Seigneur pour les fois où je renonce à la voix du diable pour faire ce que l’Esprit m’inspire. Demander aussi pardon pour ma fermeture, mon manque d’ouverture à sa grâce et demander son secours.

Je peux aussi me souvenir pour prier pour tous ceux qui vivent sous l’emprise du mal, ceux qui sont possédés et ceux qui, librement, font des contrats avec le diable. En leur nom, je demande pardon au Seigneur et je demande des grâces pour eux.

v «Non, n’arrachez pas l’ivraie, de peur d’arracher le blé. Laissez-les pousser ensemble jusqu’à la moisson » Matthieu 13,29-30a

- Dieu me révèle par là son amour pour les pécheurs. Il ne se presse pas, il est patient, miséricordieux envers eux. Il leur accorde le temps pour se convertir et revenir à lui. Il est le père bon. Il supporte patiemment et tolère mes colères et tous mes autres défauts.

- Est-ce que je suis comme lui, patient, tolérant envers moi-même dans mon combat spirituel et envers les autres pour éviter de les juger sévèrement, pour les comprendre, pour mieux les aimer et pour me dévouer à leur service?

- Demander la grâce d’être touché par sa patience, sa miséricorde, son amour envers moi et les autres, lui faire part de mon désir d’être miséricordieux, tolérant, patient comme lui, pour demander son secours.

 

3.     Le colloque

    Pendant le colloque, je peux lui faire part de ce que j’ai vécu dans cette méditation : les joies rencontrées, les difficultés… Rendre grâce pour les sentiments vécus ou encore me laisser guider par l’Esprit pour faire le colloque selon ce qu’il m’inspirera.

Ensuite je prends une résolution concrète suivant ce que j’ai reçu dans ma méditation pour la vivre au cours de la journée.

 

IV. LA LECTIO DIVINA

                                                                                            

La « Lectio Divina ».  C’est une expression latine qui signifie « lecture divine » ou « leçon divine ». C’est une pratique très ancienne de lecture spirituelle de la Bible.

Elle comprend quatre étapes :

1) Lectio (lecture attentive de la Parole de Dieu, ou lecture et écoute au fond de soi).

 

Ecoutons la Parole avec les oreilles du cœur, capables d’entendre le murmure de la voix de Dieu comme le prophète Elie (cf 1R 19,12). Pour y parvenir, il faut s’habituer à reconnaître la voix de Dieu au fond de notre cœur, en s’exerçant à faire silence. Car Dieu est très courtois : quand on parle, Il se tait pour écouter ! Quand on se tait, il nous parle. Donc lisons lentement le texte qu’on aura choisi.

 

 

2) Meditatio (méditation).

 

Il s’agit de s’arrêter là où le cœur nous l’indique : un mot, une phrase, une page, le geste d’un personnage du texte, etc. Arrêtons-nous et mastiquons ce qui nous est offert. Car « ce n’est pas d’en savoir beaucoup qui rassasie l’âme, mais de goûter les choses intérieurement », dit St Ignace de Loyola. Reconnaître ce qui nous aura touchés et le retenir dans notre cœur comme Marie (cf Luc 2,19), c’est recevoir la Paroleque Dieu m’adresse personnellement. Il faut alors lui ouvrir notre vie : nos souvenirs (heureux ou douloureux) qui remontent spontanément grâce à ce texte, nos pensées, nos désirs, etc. N’ayons pas peur des distractions. Laissons la Parole qui les a suscitées, les prendre en charge.

 

3) Oratio  (la prière ou l’oraison ou sens de prière d’échange avec Dieu).

 

Prier, c’est entrer en conversation avec celui qui nous aura parlé à travers le texte, précisément à partir du point où il nous a touchés dans la méditation. Il s’agit alors de répondre : par une action de grâce pour le don de la vie, de la famille, du travail, etc ; ou par une offrande de notre mémoire blessée, des offenses subies, des fautes que nous portons avec peine ; ou par un geste d’inclination, de la main sur la poitrine ; un baiser sur le crucifix ; etc. C’est notre réponse à ce qui nous aura touchés. Ainsi, cette Parole travaillera notre cœur comme le levain dans la pâte et nous élèvera. Les mains invisibles du Père continueront ainsi de nous façonner.

 

4) Contemplatio (la contemplation).

 

Quand l’amour de Dieu nous embrase, il n’y a plus rien à dire, les mots n’ont plus de saveur. Le silence en nous et la présence de Dieu suffisent au cœur. Nous pouvons alors nous réjouir de sa présence, sans mot dire, sans paroles. Etre simplement là par amour.

 

Après ces quatre étapes, il faut aller maintenant vivre, mettre en pratique les fruits de la Lectio Divina. C’est comme une cinquième étape de la Lectio Divina qui se prolonge dans notre vie active.

La Parole de Dieu que nous avons reçue, traduisons-la en actes dans notre vie de chaque jour : dans notre façon de travailler (au bureau, à la maison, etc), de parler des autres et de nous-mêmes, d’entrer en conversation avec les autres.

         Nos paroles sont-elles sources de vie et de joie, comme celle de Dieu qui nous transforme ? Nos paroles sont-elles des bénédictions, disent-elles du bien, apportent-elles la paix de Dieu ou sont-elles des malédictions, semant le mauvais esprit ?

Dire « Seigneur, Seigneur est insuffisant. Faisons la volonté du Père (cf Mt 7,21) si nous voulons vraiment être les frères et les sœurs de Jésus (cf Mt 12,50).

 

 

Conclusion sur la Lectio Divina : Quand tu entends des mots de la Bible, et qu’une parole, un visage ou un geste te touche, et que tu réponds favorablement, en t’abandonnant à la volonté de Dieu, tu fais alors la Lectio Divina : tu te laisses toucher et mouvoir par l’Esprit de Dieu à travers sa Parole.  

 

V. LES FRUITS DE LA MEDITATION DE LA PAROLE DE DIEU

 

Quelle que soit notre méthode de méditation de la Parole de Dieu, elle doit porter des fruits en abondance en nous. Comme dit le Seigneur, « c’est moi qui vous ai choisis et envoyés afin que vous alliez et que vous portiez du fruit et que votre fruit demeure. » (Jn 15, 16).  La méditation régulière de la Parole de Dieu nous aide à réaliser cette volonté du Christ sur nous, à être les vrais disciples de Jésus, à être ses frères et sœurs : « Mes frères et mes sœurs, ce sont ceux qui écoutent la Parole de Dieu et qui la mettent en pratique » (Mt 12,49).

On peut citer quelques fruits de la méditation :

1) Accroissement de notre amour de Dieu et des autres.

2) On devient plus attentif aux autres comme Jésus.

3) On aime imiter Jésus et nous référer à la Parole de Dieu dans notre vie, face à une décision à prendre, etc.

4) On acquiert la patience, la douceur, l’humilité, le calme, la joie, la paix intérieure.

5) On comprend mieux les lectures qu’on entend à la messe.

6) On s’engage pour les activités de l’Eglise pour contribuer à l’annonce de l’Evangile.

7) On devient un vrai disciple du Christ convaincu et convainquant par souci d’aider les autres à adhérer au Christ et à son message pour être sauvé : « Celui qui croira et se fera baptisé  sera sauvé, celui qui refusera de croire sera condamné » (Mc 16,16).

 8) On aime aller à la messe et se confesser  régulièrement.

9) On se soucie plus du salut de son âme et on se décide à vivre plus correctement sa vie de foi, à participer à des retraites, à des groupes de prières, etc.

 

CHAPITRE IV : PARTAGE D’EVANGILE

 

INTRODUCTION

 

Le partage d’Evangile consiste à prier avec la Bible en communauté ou à plusieurs.

C’est une lecture priante des Saintes Ecritures ensemble, pour mieux comprendre, prier et vivre la Parole de Dieu.

« Le plus important est l’attitude que l’on adopte envers le partage de  la foi. Idéalement, c’est l’attitude de l’homme humble qui se réjouit des dons de Dieu. Écoutant avec un cœur ouvert, les expériences des autres et partageant humblement les siennes.

 

Partager ses propres expériences n’est pas une discussion ou un débat, ce n’est pas une tentative pour convaincre mais plutôt pour partager ce qui pourrait augmenter la foi et la participation au sein de la communauté. On prend conscience de la complémentarité des dons et des expériences et on se réjouit aussi bien de la diversité que de la ressemblance. Un partage de foi n’est pas une thérapie de groupe ou un entrainement à la sensibilité. C’est plutôt un partage mutuel dans le Seigneur et si la guérison est nécessaire, le groupe permet au Seigneur de guérir dans le silence le cœur de l’individu »

(“Shared Faith Experience” by G.R Grosh, Review for Religious, Vol.33, 1974, p.86)

 

 

Voici maintenant quelques exemples concrets de partage d’Evangile :

I. PARTAGE D’EVANGILE AVEC RESOLUTION COMMUNE  (9 étapes)

1. Nous prions pour inviter le Seigneur à être avec nous.

2. Nous lisons la Parole de Dieu.

3. Nous gardons silence pendant cinq minutes. Chacun peut relire le texte.

4. Nous méditons la Parole. Chacun partage uniquement le mot qui l’a  le plus touché.

5. Nous relisons le texte.

6. Nous gardons silence pendant cinq minutes ou plus. Nous écoutons ce que Dieu nous dit.

7. Nous partageons, sans discuter ni prêcher. Nous comparons la Parole de Dieu à la situation concrète de notre vie. A-t-elle touché un aspect de ma vie ? De quelle façon ?

A-t-elle répondu à mes questions, à mes problèmes ?

8. Nous prenons une résolution commune. Que faire pour accomplir la volonté de Dieu en tant que groupe. Cherchons  une phrase ou un chant qui résume notre résolution.

9. Nous chantons un chant qui exprime notre résolution.

 

 

II. PARTAGE D’EVANGILE AVEC RESOLUTION PERSONNELLE (8 étapes)

1. Nous prions pour inviter le Seigneur à être avec nous.

2. Nous lisons la Parole de Dieu.

3. Nous gardons silence pendant cinq minutes. Chacun peut relire le texte.

4. Nous méditons la Parole. Chacun partage uniquement le mot qui l’a  le plus touché.

5. Nous relisons le texte.

6. Nous gardons silence pendant cinq minutes ou plus. Nous écoutons ce que Dieu nous dit.

7. Nous parlons à Dieu en réponse à sa Parole. Chacun exprime sa réponse en prière ou prend une résolution personnelle.

8. Nous chantons un chant qui exprime notre résultat.

 

 

Remarque : Chaque groupe peut donner un contenu  plus détaillé à ces plans, en y mettant des chants, une demande de pardon, une invocation à l’Esprit Saint, etc. Il revient à chaque groupe de déterminer  le temps de prière et de le répartir suivant les différentes parties de la prière. Il n’est pas exclut que le groupe décide aussi de faire un partage d’Evangile qui aboutit à une prise de résolution personnelle, et à une autre prise de résolution communautaire. Dans ce cas, il suffit de jumeler les deux plans. Cette double méthode de partage d’Evangile est pratiquée notamment dans la paroisse de Bagata en République Démocratique du Congo.

 

III. INDICATIONS PRATIQUES POUR LE PARTAGE D’EVANGILE

1) Il est important que les membres réunis en groupe  soient convaincus que Jésus est au milieu d’eux. Jésus lui-même nous dit : « Lorsque deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux » (Mt 18,20). Il leur revient de créer tout le cadre nécessaire pour cela : une croix, une image, un endroit… qui favorise le recueillement ; ou carrément dans une église, à la grotte.

 2) Veiller à ce que chacun apporte une Bible, si possible.

 3) Attendre jusqu’à ce que chacun ait trouvé le texte avant de commencer la prière.

 4) Choisir une résolution concrète qui se traduira en action. Cette résolution est suscitée par un mot, une phrase ou un verset du texte, qui s’applique à la vie et aux circonstances concrètes de chacun ou du groupe. Il s’agit par exemple des problèmes de notre communauté, village, paroisse… suscités dans le texte et pour lesquels le Seigneur donne des réponses ou des orientations. Penser comment réaliser concrètement cette résolution : qui fera quoi et dans quel temps donné.

 5) Formuler la résolution dans un mot ou une phrase, sous forme de devise, de règle de vie, de dessin, d’image, de schéma, de slogan facile à retenir et à mettre en pratique. On peut donc matérialiser la résolution commune et le distribuer à tous les membres du groupe. Pour les devises personnelles, on peut les noter régulièrement dans un cahier ou les placarder dans sa chambre, etc.

6) Au début de la prière, un chant d’ouverture aidera à créer une ambiance de prière et de recueillement.

7) Un chant ou une prière à l’Esprit Saint peut être faite pour demander sa lumière

8) Pendant la lecture et le temps du silence, fixez votre attention sur Jésus : écoutez chacune de ses paroles ; regardez ses actes et ses gestes ; voyez ce qu’il dit et ce qu’il ne dit pas ; ses relations avec les autres personnages dans le récit. Nous pouvons voir aussi l’effet que la personne de Jésus produit sur les autres, mais toujours en rapport avec lui. Quelque chose de particulier vous touchera probablement. Restez avec cela. Ne vous sentez pas obligé de vous occuper de tout ce qui se trouve dans le texte.

9) A la fin du silence, l’animateur invitera le groupe à partager ce que chacun a vu ou entendu au sujet de Jésus.

 

10) Lorsqu’une personne parle, les autres écoutent attentivement. Ne soyons pas préoccupés de ce que nous dirons après. L’Esprit Saint nous parle souvent à travers les inspirations des autres aussi bien qu’à travers les nôtres.

11) Après le partage de quelqu’un, il est bon d’observer une courte pause pour laisser descendre en nous sa réflexion. Ne soyons pas pressés.

12) Si quelqu’un d’autre a exprimé une idée semblable à la nôtre, ne nous inquiétons pas. Nous pouvons toujours exprimer ce que nous voulions dire. Il se peut que l’Esprit que nous entendions le même message trois ou quatre fois.

13) Une personne peut parler plus qu’une fois. Mais c’est mieux de laisser les autres aussi s’exprimer pour ne pas accaparer la parole.

14) Employons les pronoms « je » et « moi »… et rarement « nous »  et  « notre » pour éviter des généralités.

15) Nous pouvons remercier les membres du groupe pour ce qu’ils ont dit, mais ne faisons pas des commentaires et ne discutons pas ce qui a été dit. Ce que chacun partage est comme un don offert au groupe. Nous pouvons l’accepter ou le laisser aller discrètement.

16) Chacun a la liberté de parler ou de se taire. La présence de chaque membre est déjà comme telle une contribution.

17) Si quelqu’un dit quelque chose qui va à l’encontre de l’Evangile, le responsable peut partager la pensée juste avec le groupe sans faire référence à ce que l’autre avait dit. Il est de sa responsabilité de ne pas laisser le groupe s’égarer, mais il lui revient aussi de ne pas vexer quelqu’un en public. Il pourrait prendre la personne à l’écart pour en parler discrètement après la prière.

 18)  A la fin de la prière, l’animateur peut faire une prière finale avant de faire prendre un chant final.

19) A la fin de la prière, les membres du groupe peuvent s’asseoir et échanger sur la mise en pratique de la résolution du dernier partage d’Evangile.

 

IV. LA METHODE DE PARTAGE « REGARDER – ECOUTER – AIMER »

   Introduction 

 Aujourd’hui, nous ne commençons pas notre rencontre par la lecture de la parole de Dieu, mais par regarder la réalité de notre vie quotidienne. Nous suivons les étapes de la méthode : « Regarder- Ecouter- Aimer ».

1. Regarder

- Nous demandons à plusieurs d’entre nous de raconter la vie, une expérience récente. « Raconte-nous une expérience que tu as trouvée importante, un événement dans lequel tu étais impliqué toi-même. Il peut s’agir d’un événement à ton lieu de travail ou de vie publique, dans ton entourage ou dans ta famille. »

 

- Choisissons maintenant une de ces expériences pour un échange de vues. Après avoir choisi l’expérience, l’animateur conduit l’échange en posant les questions suivantes : « Qu’est-ce qui est exactement arrivé ? Connaissez-vous tous les faits ? Peut-on en savoir plus ? Pourquoi cela est-il arrivé ? Quelles en sont les raisons ? Comment vous sentez-vous face à cette expérience ? »

2. Ecouter

- Qu’est-ce que Dieu pense et ressent à propos de cet événement ? 

« Ecoutons-le en silence pendant environ 5 minutes. Pendant ce temps, laissons de côté nos propres sentiments au sujet de cet événement et écoutons attentivement ce que Dieu ressent et en pense. Nous n’ouvrons pas nos Bibles, mais nous essayons de nous rappeler en silence des paroles ou des événements déjà connus de la Bible et qui peuvent nous aider à apprécier ce qui nous a été raconté. Nous imaginons simplement : Si Dieu devait parler de cet événement, maintenant, que dirait-il ? »

- Partageons maintenant ce que Dieu  pourrait penser au sujet de cet événement, selon nous. Les paroles bibliques appropriées peuvent être citées de mémoire à ce moment. Si aucun texte convenable ne vient à l’esprit, continuons avec l’étape suivante. Si un texte convient vraiment à la situation, on peut le chercher et le lire ensemble.

3. Aimer

Si nous aimons Dieu, nous accepterons de chercher à poser des actes concrets dans le sens de sa Parole face à l’événement dont nous avons entendu le récit. Aimer implique agir. Qu’est-ce que Dieu veut que nous fassions ? Qui fera quoi et quand ? Prendre des résolutions concrètes qui engagent tout le groupe et des personnes en particulier.

 

V.  ETUDE BIBLIQUE, SEANCE DU PARTAGE

Par le Frère Peter NDJOROGE, Kenya/CEBAM.

Cette méthode implique un animateur ou un formateur qui prépare, à l’avance, le texte, l’enseignement et le partage avec les autres. Les chrétiens attendent un enseignement profond sur des questions concernantla Bible.

1. Accueil-Chant-Prière d’ouverture

2. Lire et expliquer le texte

- Lire deux fois : mentionner le livre, le chapitre, les  versets.

- Expliquer les éléments importants concernant le livre duquel le texte est choisi (brièvement) : auteur, temps, pourquoi, pour qui, thème principal.

 

- Relire le texte et mentionner : * les personnages et leurs caractères, car Dieu se révèle par l’intermédiaire des personnes ; * les endroits car la révélation se fait dans des endroits particuliers ; * les événements et les actions qui se déroulent. Par exemple,  Dieu a révélé son nom à Moïse dans l’événement du buisson ardent (Ex 3,13-15) par le verbe « être » ;  il se révèle toujours dans des événements.

- Expliquer les aspects difficiles dans le texte : l’histoire, la géographie, la politique, l’économie, la religion, les traditions, la famille si nécessaire.

3. Chant méditatif et réflexion

- Prendre un chant méditatif qui mène à la réflexion sur : *Les paroles ou les phrases qui expriment l’enseignement.

- L’enseignement sera résumé par l’animateur.

- L’animateur peut donner la parole aux membres de l’assemblée pour poser des questions ou pour faire des partages brièvement.

 

4. Prière de conclusion : selon l’enseignement du texte ; Chant final.

5. Annonces et discussions concernant la communauté ecclésiale ou la paroisse. Ceux qui parlent doivent être bref. Si c’est l’habitude, c’est le moment de faire l’appel nominal et la quête. Les nouveaux membres sont accueillis.

                                              

CONCLUSION GENERALE

Notre étude biblique nous  a conduits  dans un premier temps à découvrir ce qu’est la Bible ; dans un deuxième temps à voir comment lire, comprendre, méditer et mettre la Parole de Dieu en pratique.

Nous encourageons tous nos auditeurs à conserver ce précieux document et à s’appliquer particulièrement à la méditation personnelle et au partage d’Evangile en groupe.

Nous souhaitons particulièrement qu’un des fruits de ce cours biblique soit la création d’un groupe de prière, de partage de la Parole de Dieu et d’apostolat biblique.

Puisse le Seigneur nous donner un amour de sa Parole pour mieux le rencontrer l’accueillir et l’annoncer à nos frères et sœurs.

Nous espérons enfin vous retrouver nombreux pour la deuxième année de notre étude biblique.

Seigneur, ouvre nos cœurs à l’intelligence des Ecritures comme tu l’avais fait pour les disciples d’Emmaüs (Cf Lc 24,45).

 

BIBLIOGRAPHIE

 

1)    Abbé Jean Baptiste Metuèlè SOMDA, Cours de Bible au grand séminaire saint Jean, « Présentation globale de la Bible ».

2)    Abbé Marcel Sébastien COMPAORE, Expérience de formation biblique avec les élèves à Tenkodogo.

3)    Abbé Paul NAZOTIN, Cours de Bible au grand séminaire Saint Pierre et Paul, « Le Pentateuque ».

4)    Bulletin « Saintes Ecritures ».

5)    Collection sur « Méthodes de partage biblique » par les participants du 2ème  séminaire panafricain sur l’Apostolat Biblique, du 9-15 mars 1997 à Nairobi, Kenya.      

6)    Internet, Recherches complémentaires sur les sites suivants :

  http://www.atoi2voir.com/atoi/visu_article.php?id_art=186&n1=1&n2=8&n3=23

            http://www.atoi2voir.com/atoi/visu_article.php?id_art=39&n1=1&n2=8&n3=23

            http://plestang.free.fr/choisir.htm 

            http://www.plestang.com/docs/Choisir-une-Bible.doc.

            http://herveda.perso.sfr.fr/pagedroite/bible_4.htm

 

7)    La Bible de Jérusalem.

8)    La Bible des peuples.

9)    La Bible TOB.

10) Vocabulaire de Théologie Biblique, publié sous la direction de Xavier LEON-DUFOUR, sixième édition, Les éditions du Cerf, Paris, 1988.

 11) Xavier LEON-DUFOUR, Dictionnaire du Nouveau Testament, 2ème édition, éditions  

           du Seuil, Paris, 1975.

 

 

 

 

 

 

 



21/05/2012
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